A Madagascar, le président de facto Andry Rajoelina chercherait à régler ses comptes avec les proches de Marc Ravalomanana qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Samedi, le tribunal d'Antananarivo a en effet condamné l'ex-chef d'État à une peine de travaux forcés à perpétuité. Il a été jugé responsable de la mort d'une trentaine de personnes le 7 février 2009 lors d'une manifestation réprimée par les forces de l'ordre. Déposé par Andry Rajoelina début 2009, Marc Ravalomanana vit depuis en exil en Afrique du Sud.
Deux militaires - le général Heriniaina Roelina et le colonel Anatole Ramlamboarison - ont pour leur part été jugés coupables de complicité de meurtre. "Chacun d'entre eux est condamné à une peine de travaux forcés pour le restant de leurs jours. Un mandat d'arrêt a été délivré", a commenté la présidente du tribunal, Raboana Rasamison Mauricette.
L'opposition contre Rajoelina
Ce verdict intervient alors que les négociations entre les différentes formations politiques sur la mise en place d'un calendrier électoral piétinent. Mi-août, Andry Rajoelina a annoncé un accord avec une centaine de petites formations. Celui-ci prévoyait, entre autres, la tenue d'un référendum sur la nouvelle Loi fondamentale du pays le 17 novembre prochain, des élections législatives le 16 mars 2011 et une présidentielle le 4 mai.
Mais les trois principales formations d'opposition - dont la mouvance proche de Marc Ravalomanana - ont rejeté en bloc cet accord, qui validait notamment la présence d'Andry Rajoelina à la tête de l'État. Dans ce contexte, le verdict rendu samedi par le tribunal d'Antananarivo risque de compliquer un peu plus la tâche de l'Union africaine qui tente, depuis de longs mois, de trouver une issue à la crise politique dans l'île.
Le JDD