Lettre à Monsieur le Président de la République sur l’affaire Habré ( par Professeur Oumar SANKHARE)
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
Professeur Oumar SANKHARE
Source: Sudonline.sn
Chers compatriotes,
Je ne vous apprends pas que l’une des grandes figures de l’opposition armée, le colonel Djibrine Dassert a été capturé par le régime dictatorial de Deby. Mais ce qui est plus choquant est votre silence. En omettant cette information. On se rend complice des actes dont il est victime à l’heure actuelle. Il n’y a soit, aucuns articles à son sujet, ou bien, les communiqués sont censurés par vos sites, dire de l’opposition, en gardant un filtrage sur l’origine de l’information.
Ou bien votre tache est de catégoriser, les opposants, les classés par fibre politique, et décider qui devrait emmenée la paix dans un pays de presque 50 ans de guerre.
Je voudrais attirer votre attention qu’aucun site n’a publie le communiqué du FPRN (lien si joint : http://makaila.over-blog.com/
Malheureusement la méthode du copier/coller est très populaire sur les sites Tchadiens, l’importance du communiqué est capitale, car il s’agit d’une vie d’Homme.
Sauvons ensemble Le Colonel Djibrine Dassert, comme frère, compatriote et opposant.
NDLR: Dès la rumeur de l'arrestation du Colonel Djibrine Dassert, nous avons reçu successivement deux communiqués de presse signés de Monsieur Djédouboum Sadoum, démentant catégoriquement "les allégations mensongères du Gouvernement". L'un de ces communiqués de presse indique même que c'est le frère et non Djibrine Dassert qui a été arrêté, chez lui, en guise de représailles.
Cf. http://nouvelle-ufr.over-blog.com/article-communique-de-presse-n-001-mprd-2010-42623863.html
http://nouvelle-ufr.over-blog.com/article-communique-de-presse-du-mprd-42636188.html.
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Quand le Colonel Dassert a été exhibé à la télévision, les blogs et sites attendent, logiquement, une réaction de Monsieur Djédouboum Sadoum.(pour confirmer ou infirmer ses précédents communiqués et indiquer la conduite à tenir...). Curieusement rien ne s'était passé sauf un silence total de la part de Monsieur Djédouboum. Dans ces conditions, que peuvent bien faire les sites et blogs tchadiens quant à l'objectivité de l'information à donner? Doivent-ils prendre des initiatives de leur propre cru? N'y a-t-il pas là un déficit de communication de la part même de la Direction du Mouvement de Djibrine Dassert? Comment, dans ces conditions, les blogs et sites proches de la résistance peuvent-ils adéquatement s'orienter et faire un travail de communication objectif en vue d'éclairer l'opinion et permettre aux citoyens de se faire une idée éclairée et éclairante sur cette affaire?
Les responsables et représentants extérieurs de la résistance ne doivent-ils pas sérieusement réfléchir à leur dispositif de communication en vue de mieux l'affuter dans de tels cas?
Les blogs et sites, eux, n'ont pas boudé Djibrine Dassert. Ils ne l'ont pas non plus oublié. Il se trouve que, dans cette affaire, les blogs et sites tchadiens ne savent tout simplement pas à quel Saint se vouer: à Monsieur Djédouboum Sadoum qui dément catégoriquement l'arrestation du Colonel Dassert pour ensuite se taire ou le Ministre tchadien de l'intérieur qui exhibe le Colonel Dassert à la télévision comme un trophée d’une chasse sportive fructueuse d’où il revenait?
La rédaction
le prisonnier Nelson Mandela dans sa cellule
De source concordante et après une enquête minutieuse faite par nos correspondants, un soudanais Zakhawa comme il en existe plusieurs dans l’administration tchadienne fait du zèle. L’individu dont nous vous racontons le cursus aujourd’hui, travaille pour l’ANS, police politique du régime qui sévit brutalement au Tchad. Du haut de son autorité, il use de son privilège pour traquer des cadres, hommes d’affaires, commerçants tchadiens et asseoir une légitimité professionnelle.
En 1990, le MPS ni or, ni argent, parti d’Idriss Débyfole arrive au pouvoir avec dans ses rangs un nombre incalculable de Zakhawa soudanais, qui aussitôt occupèrent des postes dans l’administration tchadienne en lieu et place des cadres tchadiens pourtant reconnus des compétences.
Monsieur Hisseine Fachir qu’il convient d’appeler ainsi, vendait des natrons à El-Djineïna avant qu’il ne fasse partie d’une expédition qui finit son aventure à N’djamèna. Repus d’un mercenariat sans vergogne et d’une audace propre aux malfrats de compétence notoire, le dit sieur s’agrippe aux wagons Daoussa Débyfole, et en fait une rampe de lancement de carrière.
L’individu est chargé des basses besognes, et rend des services de nature nauséabonde. Il est utilisé comme informateur des organes de renseignements, puis devient les yeux et les oreilles de Daoussa.
Pour lui, et de toutes les informations émises, tout tchadien est un adversaire ou pire, un ennemi. Depuis lors commence pour sa lubie la traque de toute personne de nationalité tchadienne, qui ne sied plus à son humeur. L’ex-marchand de natrons est devenu depuis longtemps l’homme de paille du clan, tout rapport est envoyé à sa hiérarchie avec copie pour le protecteur zélé qu’est Daoussa. Sa première promotion fut une affectation comme diplomate à El-djineïna. La déprime de l’homme est souvent accrochée aux néons des complexes. Le vendeur de natrons voulait venir sévir dans la ville qui l’a vue nain. Il y vécu salement, trainant les malversations les plus abjectes.
Pendant les évènements de Gninguilim dans le Ouaddaï géographique, le dit Hisseine Fachir était vice-consul général du Tchad à El-Djineïna. Son responsable consulaire était Mr Adoum Ali alias “ dents dorées“ cadre du ministère des affaires étrangères du Tchad. Hisseine Fachir avait monté un sale coup en accusant Mr Adoum Ali de sympathisant d’une rébellion Ouaddaïenne et le fit dégager de son poste par l’influence de l’incontournable Daoussa.
Rattrapé par ses déboires multiformes, il fut rappelé au Tchad et devint pendant un moment de flottement conducteur des bus de transport sur l’axe centre ville de N’djamèna vers Farcha. 06 mois plus tard, il atterrit comme chef d’agence tchadien au BNF (bureau national de fret) à N’gaoundéré au Cameroun. Il fut démis de ses fonctions à causes de graves malversations financières.
Après plusieurs mois de loyaux services autant bas et effrités, Hisseine Fachir atterrit à l’ambassade du Tchad en Belgique avec siège Bruxelles. Le titre de 1er secrétaire lui accorde le panache du vice et l’envie de casse.
Du haut de son étrier, il fomente encore et encore des coups bas à tous les diplomates en postes. Il réussit à faire partir de leurs postes des ambassadeurs, et fait des rapports incendiaires sur tout tchadien quel qu’il soit de passage par la Belgique. Ismaël, Haroun, Imam et Boloki, eurent leurs noms accrochés tel des trophées. Il dit tout haut qu’il aura la tête de l’ambassadeur actuel, Maïtine Djoumbé.
Mais, comme tout individu lugubre, chasser le naturel fini par revenir au galop. Se sachant intouchable, Hisseine Fachir fait venir plusieurs personnes du Tchad, du Cameroun et de la Centrafrique avec des passeports diplomatiques, et les fait entrer en Belgique pour demander l’asile politique. Ce commerce ô combien de fois lucratif. Un commerce comme au temps de la traite négrière, lui rapporta autant de milliers d’euros.
Durant plusieurs années, l’individu s’adonna à ce commerce sordide jusqu’au jour où il fût démasquer par les autorités Belges qui lui demande de quitter leur territoire. Le ministère des affaires étrangères Belge fait notifier aux autorités de la chancellerie tchadienne le bien fondé de leur enquête.
Une note émanant des services Belge que tchadanthropus-tribune s’est octroyé vient confirmer cet état de fait, qui salit l’image du Tchad, et met à nu la compétence de certains cadres exerçant dans les différentes ambassades de la république du Tchad sous Idriss Débyfole.
Moussa Faki où es-tu?
Cliquer sur ce lien pour consulter le document adressé à l'Ambassadeur Maïtine Djoumbé par les autorités belges.
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Le Tchadanthrope.
La défense du président Hissein Habré a saisi la Cour de justice de la Commission économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), « pour qu’elle se prononce sur les violations au Sénégal qui portent atteinte aux droits » de l’hôte forcé du pays. « Dans la mesure où le principe de procès juste et équitable, c’est avant tout l’expression de la prééminence du Droit », déclare Me François Serres, un des avocats français de l’ancien chef d’Etat tchadien exilé. Ce qui, à ses yeux, n’est pas garanti au Sénégal, parce que « personne ne peut dire quand s’arrêtera cette affaire ». Et d’ajouter, « quand la politique entre dans le prétoire, le droit sort par la fenêtre » . Parlant par ailleurs, du financement réclamé par le Sénégal pour le procès et paraphrasant le président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, il constate « qu’aucun pays africain n’a souhaité apporter un financement dans cette affaire », hormis le Tchad et le Sénégal. Dans cet entretien accordé en exclusivité à Sud Quotidien, il a fait en outre un tour d’horizon complet de ce qu’il est convenu d’appeler dorénavant « l’affaire Hissein Habré ».
Me, où en est « l’affaire Hissein Habré » ?
Cela fait bientôt dix ans que l’affaire a démarré et je voudrais ici souligner que malgré ces 10 années de procédure, malgré les multiples décisions de justice donnant raison au Président Hissein Habré, personne ne peut dire quand s’arrêtera cette affaire ; c’est dire qu’elle n’est pas une affaire judiciaire normale soumise aux règles de droit classique, c’est une grosse affaire politique et comme on dit « quand la politique entre dans le prétoire, le droit sort par la fenêtre » .
Donc pour revenir à votre question, après le dépôt de la plainte en 2000, la Cour de Cassation, en dernier ressort, avait rendu une décision qui a autorité de la chose jugée et c’est d’ailleurs pourquoi, comprenant que rien n’était plus possible devant la justice sénégalaise, les ONG se sont déplacées en Belgique pour y déposer une nouvelle plainte, à la suite de laquelle une demande d’extradition a été adressée au Sénégal. Cette dernière tentative s’est aussi soldée par un échec. A ce stade et sur le plan du Droit, il ne pouvait plus y avoir d’ « affaire Hissein Habré » à nouveau.
Aucune plainte ne pouvait plus être introduite donc devant les juridictions sénégalaises ?
Exactement, et c’est là qu’une autre page de l’affaire Hissein Habré est ouverte, celle d’un procès politique basé sur un rapport de forces et faisant fi de tous les principes juridiques. Et ce n’est pas à l’honneur du Sénégal, pays d’éminents juristes, d’avoir crée une monstruosité juridique qu’est cette saisine de l’Union africaine, et j’interpelle les juristes pour qu’on nous dise la base juridique qui permet qu’une affaire judiciaire qui a fait l’objet d’une décision da la plus haute juridiction sénégalaise, soit envoyée à l’UA qui est, précisons le, un organe politique et non judiciaire.
Lequel organe s’est estimé compétent…
Exactement, autre absurdité, et elles sont nombreuses, jugez-en vous-même ; premièrement, vous avez le Sénégal qui saisit l’UA pour dire, je veux un mandat pour continuer cette affaire et ce en piétinant ses propres décisions de justice ; ainsi donc le Sénégal qui est le pays d’accueil, du droit d’asile, le pays de la Téranga, se retrouve pays qui ressuscite les poursuites, pays qui vote le mandat qu’il sollicite, pays qui finance, et enfin pays qui juge…
Peut-on dire, après tout cela que le Sénégal est un pays neutre qui peut assurer un procès juste et équitable au Président Hissein Habré ? Ensuite, vous avez le Tchad, pays qui est à l’origine du dossier d’accusation, qui, avec le concours d’ONG partisanes, soutient et encadre les « plaignants ». Ce pays a, lui-même, voté le mandat, tout en étant résolument contre le Président HABRE, finance le procès et cela ne dérange personne. Et, c’est dans ce pays que les juges sénégalais doivent aller enquêter à charge et à décharge sur des faits remontant à plus de 20 ans.
Un pays dont le système judiciaire a montré outrageusement ses limites lors de l’affaire « Arche de Zoé » qui a profondément choqué l’opinion internationale ; pays dont les autorités politiques ont, de manière expéditive, condamné à mort Hissein Habré en 48 heures de pseudo procès alors que personne n’avait jamais entendu parler des poursuites judiciaires engagées contre lui au Tchad. Ce fut un signal fort envoyé à tous ceux qui, demain, seraient tentés d’apporter des témoignages en faveur de Hissein Habré. Il est clair que, depuis le Tchad, personne n’osera se déplacer à Dakar pour témoigner à décharge dans l’hypothèse de la tenue d’un procès.
Enfin, l’affaire du mandat a été possible à l’UA grâce au rôle primordial et central joué par la Libye qui, notons-le, prend en charge 70% des frais de fonctionnement de cette Organisation, de même que les cotisations de beaucoup de pays. Les déclarations des autorités libyennes ont bien révélé leur engagement dans cette affaire.
Après ce mandat dont vous contestez la légitimité, le Sénégal a entrepris des réformes législatives pour rendre possible le jugement ….
Pour bien comprendre, il faut ici souligner le bien fondé et la pertinence de la décision de la Cour d’Appel de Dakar, confirmée par la Cour de Cassation, qui avait sévèrement critiqué les actes posés par le juge d’instruction Demba Kandji, en disant : « Considérant que les règles de compétence sont d’ordre publique, qu’en inculpant Hissein HABRE de complicité de crime contre l’humanité et d’acte de torture et de barbarie le juge d’instruction a manifestement violé les règles de compétence matérielle et territoriale ; ». Les ONG qui, en la circonstance, ont affiché leur manque de respect à l’égard de la justice sénégalaise, réagirent violemment en parlant de décision politique.
Or, que s’est il passé ensuite, une fois que le Sénégal a réussi à avoir un mandat ? Il a fallu initier une démarche exceptionnelle visant à modifier le Code pénal, le Code de procédure pénale, la Cour d’assises et même la Constitution sénégalaise, tout ceci pour juger un seul homme. C’est bien la preuve que Demba Kandji n’avait pas appliqué la loi. Cependant, ces réformes législatives qui ont été entreprises sont-elles légitimes, sont-elles fondées en droit, et à tout le moins sont-elles irréprochables ?
Pourquoi avez-vous saisi la Cour de justice de la CEDEAO au détriment de la justice sénégalaise pour faire le constat des violations ?
Tout simplement parce que le Sénégal en initiant les modifications législatives savait pertinemment qu’il portait atteinte à de nombreux principes de droit et surtout aux droits du Président HABRE. C’est pourquoi il a rendu, par des astuces juridiques, impossible tout recours devant la justice sénégalaise ; il ne nous restait que le recours devant la Cour de justice de la CEDEAO. Là encore et à ce niveau, l’on peut relever l’absence de neutralité du Sénégal. Nous avons donc porté l’affaire devant la Cour de la CEDEAO pour qu’elle se prononce sur ces violations qui portent atteinte aux droits de HH, dans la mesure où le principe de procès juste et équitable c’est avant tout l’expression de la prééminence du Droit. Est-ce bien le cas dans tout ce qui venait d’être fait et dans ce qui est en train de se faire sous nos yeux ? Car, le respect du procès juste et équitable c’est aussi le respect de la sécurité des rapports juridiques autrement dit le respect de l’autorité de la chose jugée (Arrêt de la cour de cassation). C’est également la non immixtion de l’Exécutif dans le Judiciaire et le respect de l’indépendance de la Justice.
Les ONG et les tchadiens ont, eux aussi, saisi la cour de justice de la CEDEAO….
Effectivement, et elles ont inscrit leur action comme étant un soutien à l’Etat du Sénégal. D’ailleurs, contrairement à leur discours officiel, leur collaboration avec les autorités sénégalaises est pleine et entière. C’est pour moi l’occasion d’attirer l’attention sur les connexions entre les ONG et les différents acteurs du dossier, tantôt c’est l’ONG qui s’exprime, tantôt c’est l’avocat des plaignants, tantôt la même personne se rend au Tchad pour tenir des réunions avec le Premier Ministre tchadien sur le dossier, tantôt elle participe à des réunions avec le Comité de Suivi et de Communication et les autorités du ministère de la justice, tantôt avec les experts européens de l’Union européenne. Avouez que c’est vraiment grotesque.
Le 27 novembre 2009, la Cour de justice de la CEDEAO nous a donné gain de cause en rejetant la demande d’intervention des ONG ; et ce, après l’échec de la plainte de la Belgique devant la CIJ qui avait pour objet la restriction des droits du Président HH. Nous sommes pleinement réconfortés par cette décision.
Vous me disiez tout à l’heure qu’il reste la question de fond qui sera tranchée le 14 janvier 2010…
(L’entretien a eu lieu bien avant le 14 janvier ndlr). Non, pas tout à fait, car le Sénégal a soulevé deux questions préjudicielles, c’est-à-dire qu’il estime que la Cour n’est pas compétente, que notre requête est irrecevable, et il souhaite ainsi éviter le débat sur les violations. Donc la Cour devra d’abord se prononcer sur sa compétence et sur l’irrecevabilité. C’est l’objet de l’audience du 14 Janvier prochain.
Par ailleurs, les discussions sur le financement du procès entre l’UE et le Sénégal paraissent en bonne voie. Peut-on s’attendre à un déblocage rapide des crédits réclamés par le Sénégal pour organiser le procès ?
Je voudrais d’abord faire un constat celui posé par M Jean PING, « à ce jour aucun pays africain n’a souhaité apporter un financement dans cette affaire », hormis le Sénégal et le Tchad. Pour une affaire qu’on a voulu présenter comme étant engagée au nom de l’Afrique, il y a problème. Quant aux pays comme la France, la Belgique, l’UE, comment peut- on les considérer comme étant des bailleurs de fonds impartiaux ; qui ignore l’engagement de la France dans les affaires tchadiennes ! Quant à la Belgique, deuxième grand fournisseur d’armes au régime de Deby après la France, elle a initié deux procédures judiciaires contre HABRE ; Elle ne peut prétendre à aucune neutralité ni même à un semblant de crédibilité si l’on se rappelle le rocambolesque de la carrière de ses lois de compétence universelle. Et d’ailleurs tous les bailleurs de fonds, au même titre que le Tchad et le Sénégal, tous financent l’accusation ; les 18 milliards sont pour l’accusation, comment alors parler de procès juste et équitable .C’est une véritable farce.
Me, vous semblez bien pessimiste…
Monsieur Fall, comment penser que des gens vont sortir 18 milliards sans exiger une contrepartie, qui serait, en toute logique, un pseudo procès, « juste et équitable » fort médiatisé aboutissant à une condamnation pré-garantie en leur faveur. Qui peut aujourd’hui croire le contraire ? Telles que les choses se déroulent, nul ne peut sortir libre d’une telle parodie de justice. Par exemple, comment peut-on accepter que le chef de la délégation des experts de l’Union européenne, financier de l’accusation au procès, le Procureur de la République et le juge d’instruction tiennent une réunion… Cela s’est passé récemment, au vu et au su de tous. On n’a même pas le simple souci de sauver les apparences de bonne conduite. C’est absolument inqualifiable et scandaleux.
C’est exactement le même schéma que les américains ont mis en place pour le procès de Saddam Hussein, financement exclusif de l’accusation, formation et encadrement des magistrats, remplacement des jurés par des magistrats fonctionnaires et ainsi on s’assure du contrôle de la machine d’un bout à l’autre, du financement à la décision. Le comité de suivi composé de fonctionnaires, d’avocats liés à l’Etat mais aussi pour certains ayant déjà connu l’affaire du fait de leurs fonctions dans l’appareil judiciaire, c’est ce comité qui va déterminer l’étendue et le champ des poursuites, c’est un processus totalement politisé, inédit dans un Etat qui se veut de droit. La suite, tout le monde la connait.
Le Sénégal dit qu’il doit exécuter ses obligations internationales, c’est-à-dire juger ou extrader. Ne s’en trouve-t-il pas un peu coincé ?
En aucun cas, d’abord il a déjà jugé ce cas, il y a une décision de sa plus haute juridiction et je vous disais plus haut, sachant pertinemment que tel était le cas, les ONG n’avaient pas d’autre solution que de saisir la justice Belge qui a envoyé sa demande d’extradition qui a été rejetée par la justice sénégalaise. Dans tous les cas l’affaire a été jugée, elle a fait l’objet, de la part de la justice sénégalaise, d’une décision appelée en droit « refus d’informer », et cette décision est revêtue du sceau de l’autorité de la chose jugée. On brandit à tout va « juger ou extrader » pour tromper les gens, abuser de l’opinion. Le Sénégal a parfaitement et entièrement exécuté ses obligations juridiques nationales et internationales.
En comparaison, essayons de voir ce qui se passe chez les donneurs de leçons et généreux philanthropes, donateurs de milliards à l’occasion. La Belgique a modifié 4 fois ses lois de compétence universelle pour qu’elles soient conformes non pas à la lutte contre l’impunité mais à ses intérêts diplomatiques bien compris. La France aussi a tout récemment modifié ses lois se rapportant à la convention contre la torture en posant que désormais la personne poursuivie « devait résider en France » alors que la convention prévoyait que la personne « devait se trouver sur le territoire ». Exactement comme la Belgique, la France a pris des mesures pour éviter que des personnalités étrangères de passage soient inquiétées, mettant en avant ses intérêts politiques au détriment de la lutte contre l’impunité.
La dernière affaire est celle de Mme Tzipi LIVNI ex Ministre des Affaires étrangères israélienne. Une plainte pour crimes contre l’humanité avait été déposée contre elle par des familles palestiniennes devant le justice britannique, un juge a émis un mandat d’arrêt international, il y a quelques semaines ; tollé général, la Grande Bretagne a non seulement annulé le mandat d’arrêt mais en plus annoncé qu’elle va modifier la loi anglaise de compétence universelle pour éviter que des Israéliens ne soient plus jamais inquiétés. Alors, ce ne sont pas les arguments juridiques et/ou politiques qui manquent au Sénégal pour mettre fin à cette scandaleuse chasse à l’homme.
Quel est l’intérêt du Sénégal dans cette affaire, en dehors des 18 milliards de Fcfa ?
C’est la grande question, qu’est-ce qui fait courir le Sénégal derrière l’ancien Président tchadien et ce depuis 10 ans ? Une personne qui n’a jamais porté atteinte aux intérêts du Sénégal et dont l’ancien président Abdou DIOUF avait reconnu qu’il a respecté scrupuleusement les obligations découlant du statut à lui accordé au titre du droit d’asile politique. Alors, comment expliquer que le Sénégal n’a pas pu honorer sa parole. Comment expliquer cette extraordinaire coalition : Tchad, Sénégal, Libye, Belgique, France, UA, UE et tout ce que la terre compte d’ONG ; comment expliquer les moyens financiers déroulés sans relâche pendant 10 ans, paiements à tour de bras des voyages, colloques, billets d’avions, séminaires, avocats, campagnes médiatiques, production de films et leur diffusion. Je vous invite à cette grande interrogation.
Je voudrais terminer en disant que la question de l’impunité est une question complexe et importante et il revient aux Africains eux-mêmes de voir, au cas par cas, qu’elle est la solution idoine. Faut- il toujours punir ? L’Afrique du Sud a choisi sa propre voie, le Maroc a aussi privilégié la sienne. On ne peut pas dans un pays comme le Tchad avec une histoire faite de guerres civiles, d’interventions militaires françaises, de conflit international armé avec la Libye, on ne peut nous dire : Seul HABRE nous intéresse, on le prend et on le juge en faisant financer son procès par ses ennemis. C’est totalement inacceptable.
L’honneur de la magistrature sénégalaise, c’est d’avoir le courage de dire : cette affaire a déjà fait l’objet d’une décision définitive rendue par la Cour de Cassation du Sénégal, de surcroît et en tout état de cause, nous ne pouvons assurer un procès juste et équitable. Et ainsi de refuser de se salir les mains. Sinon, ce qui se passe, c’est cautionner le fait qu’un Africain, fut-il ancien Chef d’Etat, ne peut prétendre au respect de ses droits les plus élémentaires dans un Etat qui se veut de droit. Et cela se passe au Sénégal …
EXERGUES
1/ L’affaire Hissein Habré n’est pas une affaire judiciaire normale soumise aux règles de droit classique, c’est une grosse affaire politique…. 2/ Ce n’est pas à l’honneur du Sénégal, pays d’éminents juristes, d’avoir crée une monstruosité juridique
3/ Le Sénégal en initiant les modifications législatives savait pertinemment qu’il portait atteinte à de nombreux principes de droit et surtout aux droits du Président HABRE
4/L’honneur de la magistrature sénégalaise, c’est d’avoir le courage de dire : cette affaire a déjà fait l’objet d’une décision définitive rendue par la Cour de Cassation du Sénégal, (…), nous ne pouvons assurer un procès juste et équitable.
Commentaire laissé par : BELELOUMEUL le 10 janvier 2010 à 20h36 sous l'article: "Mieux vaut tard que jamais"
93.1.209.151
Mon cher, si tu es un objet de haine de la part du Tchad tout entier et du peuple ngambaye en particulier, c'est que tu es cacas. Tu es le diable personnifié, ou l'incarnation du diable. Je suis ngambaye comme toi mais je te hais. Je te hais parce que tu n'es pas digne d'être ngambaye. Tu supportes hissein habré qui a brûlé nos villages, tué nos pères, mères, soeurs, cousins et cousines. Tu supportes le dictateur, tout simplement parce qu'il a fait de toi, un petit ministron ou secretaire d'Etat. Tu n'aurais même pas perçu ton premier salaire quand le dictateur criminel a été renversé. Et puis, je vois que tu supportes l'imbécile de Dadis Camara de Guinée. Mais qu'est-ce que tu as dans la tête pour choisir toujours le mauvais camp, le camps de l'irrationnel ?
Je suis en France, tout près de la frontière suisse. Le jour où je suis face à toi (et je crois que ce jour viendra), je te cracherai sur le visage avant de te gifler. Idiot ! sale merde.
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Réponse de Michelot Yogogombaye
Mon cher INCHA,
Cherche et trouves-toi un adversaire à ta taille. Michelot Yogogombaye n’est pas celui qui te convient. C’est un conseil d’ami.
Par ailleurs, n'est pas ngambaï, qui le veut. Ce n'est pas parce que tu te serais laissé sortir d'un résidu de crachat de tuberculose, quelque part, sur la généreuse terre ngambaï du Logone que es ngambaï. Non Monsieur, tu n'es pas ngambaï et ça se saute à l'œil nu! Sinon, dis-moi quelle est la forme du "Mian-Bôh" ou « Mian kua mbaï », symbole de ton lignage?
Mon cher ami Beleuloumel,
Vraiment je plains ton sort et j’en ai honte ! Mais comme tu l'as si bien dit, un jour tu te découvriras et toi et moi on aura le privilège de se faire face. Il n'y a que des montagnes qui ne se rencontrent pas parce qu'elles ne se déplacent pas. Mais les êtres humains, eux, se déplacent et par conséquent se rencontrent. Un jour, tôt ou tard, tu te découvriras, je connaitrai ton visage. Je me trouverai en face de toi ! Et crois-moi, ce jour-là viendra ! Ce jour-là viendra et on se rencontrera certainement !
En attendant, je te dis que je suis vraiment navré pour toi et je plains ton sors ! C'est vraiment dommage, fils de papa, que tu te vois ainsi obligé de te cacher derrières des pseudonymes et derrière l'écran d'ordinateur pour exprimer ta conviction. Où iras-tu avec? Qelle lâcheté!
Bonne chance
Michelot Yogogombaye.
« Nous voulons être délivrés. Celui qui donne un coup de pioche veut connaitre un sens à son coup de pioche. Et le coup de pioche du bagnard, qui humilie le bagnard, n’est point le même que le coup de pioche du prospecteur, qui grandit le prospecteur. Le bagne ne réside point là où les coups de pioche sont donnés… » ANTOINE de Saint-Exupéry, in TERRE DES HOMMES.