"Je considère que cette affaire est toujours pendante", a déclaré M. Déby, notamment sur le plan des indemnisations dues aux victimes de l'affaire.

En octobre 2007, six Français membres d'une "association humanitaire", l'Arche de Zoé, avaient été arrêtés au Tchad alors qu'ils tentaient d'exfiltrer vers la France 103 enfants tchadiens présentés comme des orphelins du Darfour.

Condamnés à huit ans de travaux forcés au Tchad, ils ont été rapatriés en France deux mois plus tard et graciés par le président Déby en mars 2008. Ils sont désormais libres en France, bien que sous le coup d'autres mises en examen.

"Je suis surpris que ces voyous se retrouvent en liberté aussitôt après avoir quitté le Tchad. Et que les dommages et intérêts revenant aux familles des victimes n'aient toujours pas été payés", a déclaré M. Déby.

"D'autant que le président français Nicolas Sarkozy m'avait garanti que son pays allait contribuer à l'indemnisation des victimes", a-t-il ajouté.

"Je continue jusqu'ici à croire que Nicolas Sarkozy fera ce qu'il a dit. Je ne peux penser un seul instant qu'un chef d'Etat qui a donné sa parole puisse se dédire", a-t-il poursuivi.

Les six membres de l'Arche avaient été condamnés par la justice tchadienne à verser "solidairement" 6,3 millions d'euros aux familles des 103 enfants qu'ils avaient tenté d'exfiltrer vers la France.

N'Djamena avait bien précisé que la question des dommages et intérêts n'était "pas concernée par la grâce", mais Paris avait officiellement balayé l'idée que l'Etat puisse se substituer aux six condamnés.

Interrogé plus généralement sur ses relations avec son homologue français, le président tchadien répond: "je n'ai pas de problème relationnel avec Sarkozy. Seulement, Chirac (l'ex-président Jacques Chirac, ndlr) avait une grande facilité de contact et de communication avec les Africains. Il savait trouver le bon langage".