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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 11:51

03559-copie-1 (3)Les faits se passent ici à Treviso, dans cette ville (image) dans le nord de l'Italie. Un jeune Africain âgé de 32 ans se rendait à son travail, lorsqu'il voit deux femmes âgées de 28 et 34 ans sur une route qui semblaient avoir un problème avec leur voiture. Il décida alors de les aider. Ce qui fut fait admirablement. Pour le remercier les deux jeunes femmes lui offrent de l'argent. Le jeune homme refuse cette somme (les africains ne monnaient pas toujours leurs services) alors les deux femmes décident de remercier l’africain autrement. Elles lui donnent un rendez-vous à19h pour un repas, chez elles. A 19h, l'homme vient au rendez-vous. Après le repas les deux femmes demandent à au jeune africain de faire l'amour à trois. L’africain a évidemment accepté cette offre alléchante. C’est alors que son calvaire commence : 7 heures non-stop de rapports sexuels à trois. Après ces 7 heures de rapports non-stop l’africain, qui n’en pouvait désormais plus, a réussi à s’échapper, nu. Voyant un homme nu devant leur porte les voisins des deux jeunes femmes  appellent la police. A l'arrivée de la police l'homme explique tout. Avec leur aide il réussit à prendre ses habits mais refuse de porter plainte contre les deux femmes pour séquestration. Il a demandé aux agents de police qu'il voulait seulement rentrer chez lui.
source tramizzaciao

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 16:48

topelement-copie-4.jpgLes «hôtesses» du salon Venusia viennent majoritairement des grandes villes françaises et ne passent que quelques jours par mois en Suisse, au bénéfice d'une autorisation de travail de 90 jours par an.

 

«On peut gagner en moyenne entre 15 000 et 20 000 francs, pas plus. Tout le monde gagne, mais ce ne sont pas des sommes folles. Je voudrais acheter un appartement, mais je ne peux même pas déclarer cet argent en France parce que c’est de l’espèce, donc je suis obligée de le laisser ici. En France, si tu mets cet argent à la banque, on te demande d’où il vient. Il faut avoir un petit placard et planquer le fric.»

 

Ce passage est extrait d’une discussion entre Eva, un nom d’emprunt, et ses collègues prostituées dans un salon d’hôtesses à Genève. Une journaliste française, Sophie Bonnet, s’est immergée pendant l’été 2012 dans leur quotidien. Elle en a tiré un livre, Bordel, qui vient d’être publié et dans lequel elle montre, sans fard, la réalité de ces femmes. L’argent, omniprésent, est au centre de toutes leurs relations sans pourtant qu’elles puissent toujours en disposer comme elles le voudraient.

 

Dépenses en Suisse

Douze heures par jour, elles discutent en attendant qu’un homme les choisisse. «Elles ne parlent jamais de sexe entre elles, seulement d’argent. Elles sont mal à l’aise par rapport à cela. C’est un nouveau profil de prostituées», raconte Sophie Bonnet. Dans ces salons se retrouvent des jeunes femmes, entre 18 et 25 ans, qui se livrent de leur plein gré à l’exercice de la prostitution; non par nécessité mais souvent pour ne pas travailler au salaire minimum en France. L’auteure l’explique ainsi: «Ce ne sont pas forcément des femmes qui doivent se prostituer pour nourrir leur famille. Elles refusent le travail. Elles ont vu leurs parents s’échiner pour le SMIC et ne veulent pas de cette existence. Elles essaient une fois la prostitution et, après, elles ne laissent plus tomber. Elles sont, en quelque sorte, les sœurs des types qui trafiquent du shit dans les cités de banlieue.»

 

Ces «hôtesses» viennent majoritairement des grandes villes françaises et ne passent que quelques jours par mois en Suisse, au bénéfice d’une autorisation de travail de 90 jours par an; 80% des employées de Lisa Ceszkowski, la patronne du salon Venusia à Genève, dans lequel Sophie Bonnet a enquêté, sont Françaises.

 

Ces dernières ne peuvent pas rentrer en banlieue avec les milliers de francs qu’elles ont gagnés. «L’impossibilité d’évoquer l’argent gagné et de partager leur «réussite matérielle» avec leur famille ou leurs proches les pousse à faire disparaître les sommes gagnées. De plus, même si elles sont déclarées à la Brigade des mœurs, beaucoup de filles ne cotisent pas et ne paient pas d’impôts. Elles ne peuvent rien transférer légalement en France», rappelle Sophie Bonnet. Alors, ces femmes, pour compenser, dépensent les milliers de francs qu’elles gagnent en vêtements de luxe, factures de téléphone, bijoux ou cocaïne.

 

TDG

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 14:50

topelement-copie-3.jpgLes professionnelles du sexe racolent à proximité d’un parking relais de la banlieue d’Annecy.

Elle arbore un maquillage outrancier: un fard à paupières bleu et des lèvres roses entourant une dentition imparfaite. Arpentant les abords du rond-point situé à quelques mètres du parking relais (P+R) de Saint-Martin-Bellevue, dans la banlieue d’Annecy, la prostituée attend ses clients.

Le manège est toujours le même. Le conducteur embarque cette femme blonde côté passager et disparaît dans les chemins alentour. Une dizaine de minutes plus tard, le véhicule réapparaît, laissant ressortir la professionnelle du sexe. Qui reprend son poste, avec vue sur la barrière de péage de l’autoroute menant à Genève.

Ne parlant pas français, cette prostituée explique en allemand qu’elle est là depuis un mois. Le phénomène est en effet nouveau. «Je n’avais jamais vu de fille faire le trottoir sur le bassin annécien», avoue un habitant du secteur. Le racolage étant interdit en France, la prostitution dans le Genevois se passe plutôt à l’abri des regards, dans des appartements.

Le lieutenant-colonel Christophe Cuignet, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Haute-Savoie, confirme: «Il y a encore deux ans, ce phénomène n’existait pas dans cette région.» Depuis quelques mois, l’activité a démarré à Saint-Martin-Bellevue. Bulgares, selon les informations du maire Christian Rophille, les filles ont commencé au centre de la commune, avant d’être repoussées en périphérie, vers le P+R.

«Il y en a d’abord eu une, commente l’édile. Puis le commerce devait être prospère puisqu’ils en ont fait venir une deuxième, puis une troisième et parfois une quatrième.» Il faut dire que l’axe est propice. La route reliant Annecy à Genève est empruntée par 18 000 véhicules par jour. «Un fort trafic en lien avec la Suisse», souligne le maire. Le positionnement des prostituées ne doit donc rien au hasard. Même si telle n’était pas leur destination initiale.

«Leur volonté de départ était d’exercer à Genève, indique le lieutenant-colonel Cuignet. Comme leur activité est encadrée en Suisse, elles y sont plus en sécurité.» Pour une raison inconnue, elles ont visiblement dû renoncer et ont jeté leur dévolu sur la commune haut-savoyarde. Le maire a saisi la préfecture et les gendarmes. Deux heures après notre premier passage, ces derniers sont sur place. La prostituée blonde a disparu, tout comme sa consœur brune, habituellement postée à trois kilomètres de là.

 

Source: TDG

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 11:54
Pascal-copie-1« Nous sommes tous coupables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres. » Cette phrase de Dostoïevski que Levinas aimait répéter est d’actualité. La responsabilité d’autrui nous incombe !

C’est un coup de gueule ! Non au nom des femmes, elles peuvent le pousser. Cri de gueule tout simplement parce que je suis humain. Quand quelque chose d’aberrant se passe contre l’humain, se taire c’est tout simplement être complice.


 Pour les âmes sensibles, arrêtez-vous ici, ne continuez pas votre lecture plus loin que ce dont il est question, même les animaux n’en sont pas capables. En Inde, dans la région du Bengale occidental, une femme a été victime d’un viol en réunion suite à une condamnation prononcée par le conseil du village. Les treize violeurs auraient été arrêtés et attendent leur condamnation.


On est surpris d’entendre parler ici d’un conseil de village. Pour moi, il ne s’agit ni plus ni moins d’une bande de barbare patriarcaux au service de la dictature macho. Il s’agit ici de l’intégrisme mâle dans son expression la plus abjecte ! Ce n’est pas un problème propre à l’Inde, on le retrouve sur toutes les latitudes et dans tous les hémisphères. C’est partout où l’homme ne comprend pas son rôle dans la société.


 Il s’agit ici d’une perversité extrême ! Comment un acte qui exprime l’amour dans ce qu’il a de plus beau pourrait être une condamnation ? Comme l’acte sexuel qui devrait être le don total volontaire de soi à l’autre qui se donne également peut devenir une violence où l’on arrache, au nom d’une loi injuste, l’intimité de de l’autre ? Comment un acte qui devrait élever l’autre devient source de la perte de dignité de l’autre, la blessant dans ce qu’elle a de plus profond en elle ?

 

Il ne faut pas se tromper. Violer une femme, la violenter n’est pas un signe de virilité. C’est le plus grand signe de lâcheté qui puisse exister. Chaque fois qu’une femme est violée, c’est chacun de nous qui l’est.

 

Et dire que le viol est devenu une arme de guerre ! Nous sommes tous coupables ! Il faudrait que les hommes se rendent compte que le viol est non seulement un crime mais c’est l’expression d’une lâcheté suprême. Il faut dire non au viol, quelques soient les circonstances. Au besoin, il faudra aller jusqu’à la castration chimique pour éviter cela !
Pascal Djimoguinan
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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 14:03

Dot.jpgDans les débats entre intellectuels africains, la dot semble être sur le point de disparaître. Mais la réalité est tout autre. Les cérémonies de dot n’ont jamais autant prospéré dans les villes et villages africains que de nos jours. On est aussi surpris de voir que ce qui, à l’origine était beaucoup plus symbolique, tend à prendre une ampleur tant sur le plan de l’organisation que sur le montant exigé. Ce qui nous retiendra ici, c’est l’aspect de jeu qui, malgré tout, semble « opposer » deux familles.


 Il nous faut d’abord faire une affirmation qui fera se dresser les cheveux des opposants à cette pratique. Si la dot perdure et semble même s’amplifier, c’est qu’elle remplit une fonction sociale. Si nous prenons comme exemple la ville de N’Djamena au Tchad, nous pouvons constater que pratiquement tous les weekends, il y a des cérémonies de dot qui réunissent des centaines de personnes. Pour les n’djamenois originaire du sud du pays, il ne viendra à l’idée d’aucune personne appartenant à la famille des deux fiancés de refuser de prendre part à cette cérémonie.


 La cérémonie de dot, si souvent on ne voit que cela, n’est que la ligne de crête d’une longue préparation faite de multiples réunions dans les deux familles avec des allées et venues dans les deux sens pour se mettre d’accord sur toute la procédure. Finalement, une date et un lieu sont retenus pour la cérémonie. C’est toujours dans la famille de la fiancée que cette cérémonie doit avoir lieu.


 La famille de la fiancée se prépare donc pour cette cérémonie. Dès la veille, les femmes commencent à mettre au point tout le dispositif pour la nourriture de lendemain. Les hommes s’occupent des sièges, de la boisson et des bâches pour éviter que le lendemain la cérémonie ne se passe sous le soleil (ou sous la pluie).


Le jour J, toute la famille de la fiancée se réunit sur le lieu retenu (souvent c’est chez le père de la fiancée). Tout le monde doit être là pour attendre la famille du fiancé. Il y a des places préparées pour elle. D’un côté les hommes et de l’autre, les femmes. Pendant ce temps, la fiancée est dans la maison avec quelques-unes de ses amies. Un fait très récent qui se généralise est que la veille, elle a utilisé le henné pour se parer les pieds, les mains et les bras.

A l’heure dite, la famille du fiancé arrive. D’abord les femmes sous des you-you plus ou moins réussis (l’essentiel est de faire le plus de bruits possible). Elles portent des plateaux avec diverses choses : des étoffes, du sucre, des bonbons, des noix de cola, de la boisson, des chaussures etc. Derrière, marchent les hommes qui essaient de se donner un air digne pour cacher leur appréhension car on ne sait jamais comment va finir la cérémonie ; seront-ils à la hauteur du défi ?


Une fois que tout ce monde est installé, on sort des tapis ou des nattes qu’on place au milieu de l’assistance. Y prennent place les représentants des deux familles.
Après des discours de deux côtés, la discussion peut commencer. Le représentant de la famille du fiancé dira par exemple : « Notre fils a trouvé que votre famille est assez exemplaire et voudrait en faire partie. Pour cela il voudrait épouser votre fille. Il nous a informé cela et nous aussi nous venons appuyer sa demande ».

A ce discours, le représentant de la famille de la fiancée répond en des termes semblables : « Cela nous fait plaisir de vous accueillir chez nous et de recevoir votre requête ; c’est d’un seul cœur que nous vous écoutons ».


Dot002.jpgEnsuite suit un conciliabule entre les représentants des deux familles assis au milieu de la foule. Cela sera ensuite résumé par une personne : « Nos beaux-parents sont venus avec 300.000 frs CFA. Vous avez également vu que dans les plateaux qui ont été apportés, il y a 12 étoffes, 12 chaussures etc. »


 Ici, plusieurs possibilités se présentent. Quelquefois, il est demandé à la famille maternelle de venir prendre sa part de l’argent donné, puis les tantes paternelles avant que le père de la fiancée ne prenne sa part en exigeant que la belle famille ne complète l’argent de la dot.


De nos jours, pour abréger les choses, le représentant de la famille dit quelque chose comme : « Vous avez apporté la somme de 300.000 frs, cela est bien mais vous devez encore ajouter 200.000 frs ». La famille du fiancé dira par exemple : « Nous avons bien entendu votre demande. Comme nous étions pressés de venir vous voir, nous n’avons pas eu le temps de prendre cette somme alors nous vous l’amènerons une autre fois ».


Le représentant de la famille de la fiancée dira enfin : « Maintenant que nous avons notre avis, c’est à la fiancée de donner son point de vue. Si elle est d’accord, elle demandera à ses amies de venir prendre les colas que vous avez apportés. » Les amies de la fiancée peuvent alors sortir pour manifester l’agrément de la fiancée sous les applaudissements et les youyous. Alors, les noix de cola et des bonbons seront distribués à l’assistance.


La famille du Fiancé demande alors de se retirer. La nourriture et la boisson sont distribuées. C’est la grande fête qui commence et qui ira jusqu’au soir. La fête continuera plus tard, par petits groupes, dans les débits de boisson.

par Pascal Djimoguinan

Source: http://pascaldjim.blogspot.ch/

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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 13:51

PascalJe voudrais ici faire un devoir de mémoire. En 1992, j’ai eu un entretien avec un oncle paternel sur l’origine du nom d’un de nos villages du canton Maybombaye, de la préfecture de Doba dans le Sud du Tchad, Bendoh. Cet oncle a rejoint le pays des ancêtres que les mongos appelent « koh ». Il était très connu dans la région : monsieur Sanengar Ambroise. Je reprends ici brièvement l’explication qu’il m’a donnée. Ma mémoire peut fait défaut sur tel ou tel détail, mais l’essentiel est là. D’autres pourraient continuer les recherches en vue de préciser tel ou tel aspect sur lequel je serais passé trop rapidement.

 

 A l’origine, la plupart des villages de l’actuel canton de Maybombaye avait un point de ralliement un village. Ce n’était pas une primauté de type administratif ; ce n’était pas un point de commandement ni une primauté par rapport aux autres villages. Ce n’était tout simplement qu’un point de ralliement cultuel, en rapport avec la culture.

 

Ce village, ce point de ralliement, ce haut lieu, avait reçu plusieurs noms qui sont encore utilisés aujourd’hui par les natifs. Certains l’appelaient Ndeudjigui, d’autres Bekolo mais officiellement, tout le monde l’appelle Bendoh.

 Le nom de Bendoh vient du rôle que jouait le village dans la zone. Tous s’entendaient pour célébrer d’une certaine manière les prémisses. C’était une façon de remercier les ancêtres des récoltes dans toute la zone.

 

Dans les temps anciens, lorsque les anciens s’entendaient sur un principe, tout le monde le mettait en pratique. Et en ce temps-là, sur toute la relation de l’homme par rapport à la terre et aux cultures, il y avait des règles bien précises qu’il fallait respecter. Une seule personne qui transgresse ces règles pouvait attirer sur les terres une malédiction dont l’expiation ne peut avoir lieu que par des célébrations des chefs de terre. Mais ce n’est pas ce dont nous voulons parler ici.

 Si les semailles se font en suivant une procédure bien déterminée, il est plus intéressant de noter ce qui se fait pour les prémisses. Lorsque les épis de mil sont arrivés à maturité, personne ne prend sur soi de commencer les récoltes. Les anciens dans les différents villages se concertent pour établir un calendrier pour les récoltes. La lune joue un rôle très important dans l’établissement de ce calendrier car c’est toujours la nouvelle lunaison qui annonce les récoltes.

 

Doba.jpgTous les villages doivent prélever dans leurs champs des épis de mil qu’ils envoient à Bendoh. Avec ces épis, on prépare la bili-bili, bière locale. Tout le monde sait que la préparation de cette boisson prend trois jours. En même temps que commence la préparation de cette bière à Bendoh, chaque village prépare sa bili-bili avec une partie des prémisses qu’il aura gardée.

 

Ce qui est intéressant et qu’il faudra retenir, c’est que si chaque village prépare la bili-bili, personne ne doit la boire avant que certains préalables auront été remplis. Chaque village envoie des représentants à Bendoh. Chacun d’eux recevra une gourde de bili-bili préparée avec les prémisses venant de tous les villages. A leur retour, le contenu de cette gourde sera versé dans la bili-bili du village. Alors la fête pourra commencer. Dans tous les villages, on pourra boire et fêter car c’est la saison des récoltes.

 La fête des prémisses était en même temps la fête de l’unité de tous les villages de la zone. Il fallait s’entendre pour que les récoltes, année après année soient bonnes. Aujourd’hui, il n’y a plus que les vieux qui se rappellent encore ce temps où on célébrait ensemble l’unité. Si cela a disparu, ce sont désormais les marchés hebdomadaires dans les villages qui essaient de jouer ce rôle mais est-ce suffisant ?


par Pascal Djimoguinan

Source: http://pascaldjim.blogspot.ch/

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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 13:38

Pascal-copie-1.JPG(En commençant, nous voulons préciser que quand nous employons le nom sara, cela regroupe les groupes linguistiques du Sud du Tchad au sein desquels il y a intercompréhension. Cela concerne en gros les ngamas, les sars, les mbays, les goulayes, les mongos, les gors, les ngambayes, les mouroums…)

 Lorsque nous visitons le bestiaire sara, nous nous rendons compte qu’en général, les noms des différents animaux sont les mêmes, en prennant en compte les différentes variantes propres aux différentes dialectes (Le mot dialecte ici n’a pas de sens péjoratif mais exprime les variantes qui existent au sein d’une même langue).

Cette concordance dans le bestiaire souffre cependant deux exceptions bien étonnantes. Il serait intéressant de s’arrêter un instant sur ces anomalies pour laisser notre esprit s’évader. Pour combler le vide, il faut faire parfois place à la poésie.
La première anomalie concerne le nom du lion. Il y a en général deux noms dont l’utilisation divise la zone linguistique sara en deux. Le premier nom va du Moyen-Chari jusqu’à une partie du Logone Oriental. Dans cette partie, on utilise le nom « bol » (le’ b’ est implosif et la voyelle ‘o’ ouverte). L’autre nom va de la seconde partie du Logone Oriental au Logone Occidental, en englobant la Tandjilé. C’est le nom « Teubeïn ».
Lion.jpgIl est difficile d’expliquer cette anomalie linguistique. Nous voulons tout simplement relever que le lion est considéré dans toute la zone sara comme un animal noble, « le roi des animaux » comme le disent les enfants. Il y a aussi plusieurs confréries qui se placent sous l’égide du lion ; on retrouve donc un peu partout dans cette zone des « hommes lions ». Il faut cependant noter une exception chez certains ngamas qui appellent le lion « kinan ».

 La seconde anomalie concerne le nom de l’hyène. Ici, nous avons vraiment affaire à un « master of disguise » tant on se trouve devant une profusion de noms. La ligne de partage que révèlent ces différents noms révèle une réalité multiforme. C’est comme si chaque ethnie avait son propre imaginaire à propos de cet animal et chercherait à l’exprimer par un nom particulier. Ainsi, dans la Moyen Chari, le nom pour désigner l’hyène est « bong » (le « b » est implosif). Il est utilisé par les ngamas, les sars et les mbays ; les goulayes utilisent le nom « urgumi » ; les mongos utilisent le nom « bagra » (avec un « b » implosif), les ngambayes et les mouroums utilisent le nom « rigueum ».

 

hyene-crocuta.jpgL’hyène est en général considérée comme méchante et bête ; en plus, elle est un charognard, se nourrissant de cadavres. Sa démarche lui confère un air sournois, hypocrite et tricheur. Elle n’a donc pas la sympathie des différentes populations de la zone linguistique sara. La diversité des noms semble indiquer qu’il s’agit d’une réalité  dangereuse, maléfique. Une anecdote amusante dit que dans les confréries des hommes-lions, lorsqu’une personne ne réussit pas son parcours initiatique, elle ne pourra se transformer qu’en hyène et passera son temps à voler les chèvres dans les villages.

 Dans les contes africains, il y a généralement une triade : le lion, l’hyène et le lièvre. Curieusement le lièvre n’entre pas dans les anomalies linguistiques que nous avons relevées dans le groupe sara. Cela fait peut-être une autre anomalie dont l’analyse pourrait nous amener encore plus loin mais cela ne fait pas partie de notre propos aujourd’hui.

par Pascal Djimoguinan

Source: http://pascaldjim.blogspot.ch/

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29 juin 2013 6 29 /06 /juin /2013 15:27

34241_1526677686264_2220873_n.jpgUn texte daté, qui date sans doute, mais qui a gardé aussi force et humour, non ?

Denis Müller, le Nouveau Quotidien, 1996
L'éthique de A à Z

La demande d'éthique passe souvent par un besoin de clarification du vocabulaire, mais également par un désir ambigu de trouver des réponses toutes faites. L'exercice de style proposé ci-dessous n'a pas pour but de fournir au lecteur un lexique commode et définitif, mais de le sensibiliser aux différents chemins et carrefours de l'éthique.

Avortement
Art de commencer ! Si l'avortement est une question récurrente et controversée dans l'éthique de ces trente dernières années, c'est parce qu'il interroge notre pouvoir sur les commencements de la vie. Personne n'arrive à maîtriser parfaitement ses émotions et
ses arguments lorsqu'il doit se situer face à l'avortement. 
Beaucoup le voudraient et prétendent y parvenir : n'est-ce pas le signe d'une volonté de maîtrise sans rapport avec les pouvoirs réels de l'éthique ?

Bien
Le théologien allemand Dietrich Bonhoeffer affirmait en 1939-1940 : 
«Le but de toute réflexion éthique semble être la connaissance du bien et du mal. La première tâche de l'éthique chrétienne consiste à abolir cette connaissance» (Ethique, p. 1). Dérangeant, surtout pour le moraliste qui sommeille en nous.

Commissions d'éthique

Outil mis en place par les pouvoirs publics ou les professionnels de la santé pour affronter la valse des éthiques. Risque majeur : transformer l'éthique en alibi. Chance à mieux exploiter : reconnaître que l'éthique n'est pas le droit et que le discours éthique se conjugue au pluriel.

Devoir

Après Nietzsche et son crépuscule des idoles, Lipovetski annonce le crépuscule du devoir. Reste que devant chaque question éthique où il y va de notre dignité et de notre vie, nous sentons se lever l'aurore d’une responsabilité, manière de dire la force irrépressible de l'exigence éthique.

Ethique
Mot d'origine grecque pour désigner la science du comportement moral et parfois même ce comportement moral comme tel. Si je dis que je suis éthicien, il n'est pas sûr que tout le monde comprenne ce que j'entends; mais j'attire le respect; si je me présente comme
moraliste, le rejet est immédiat. L'éthicien est donc un moraliste assez prudent pour ne pas faire la morale, mais assez fûté pour reconnaître qu'il s'occupe de morale !

Le fait que les termes associés à morale (les moeurs, la moralité) ne soient que la transcription latine de leurs équivalents en grec est une banalité utile à rappeler. Peut-être que l'éthique garde en elle la révolte et l'humour des gens attirés par le grec, à la différence du sérieux de l'ordre romain. De là à conclure que les éthiciens protestants n'ont rien en commun avec les théologiens moralistes catholiques, il y a un pas, que je ne franchis point. La philosophie morale, elle, fleurit à nouveau !

Femme
Sujet omniprésent en éthique, quoique les éthiciennes demeurent encore largement sous-représentées dans nos contrées. Aux Etats-Unis, l'éthique féministe est en plein essor, permettant aux femmes de se prononcer en première personne. Peut-être les hommes seront-ils amenés de la sorte à s'impliquer avec plus d'authenticité lorsqu'ils prennent la parole en éthique ?

Génie génétique
Le dernier sujet dont on causait, juste avant l'or des nazis. Reviendra à la surface, au moment des votations populaires. On est pour ou est on contre. Les gens intelligents sont forcément pour, du moins en Suisse romande. De l'autre côté de la Sarine, c'est
globalement le contraire. D’où l’agitation nationale. Le vrai problème : comment empêcher la boulimie des industriels et des chercheurs d’échapper à tout contrôle ? Ce serait une illusion politicienne de croire que le droit et la législation doivent tout
résoudre ici. L’éthique, en tout cas, se réserve un droit de regard critique. Même et peut-être surtout après les votations.

Homosexualité
Longtemps, on a fait peser sur l'homosexualité un jugement moral. Aujourd'hui, la plupart des analyses éthiques à ce sujet essaient de distinguer ce qui relève de la réflexion éthique sur l'homosexualité d'une éthique homosexuelle elle-même. Car les personnes homosexuelles sont elles aussi confrontées à des questions éthiques : que veut dire la fidélité à l'autre ? Comment surmonter les formes compulsives de sexualité ? Rien n’oblige cependant, pour surmonter la discrimination envers les personnes
homosexuelles, à faire du couple homosexuel une copie conforme du mariage hétérosexuel, lequel demeure jusqu’à nouvel avis la clef de l’organisation sociale et de la symbolique familiale.

Incomplet
L'éthique vit d'incomplétude, mais la plupart des gens voudraient l’inverse. C'est pourquoi il est recommandé au lecteur de faire un usage rusé de cet abédécédaire : l'éthique de A à Z ne saurait devenir le vademecum d'un moralisme sans failles !

Institution
L'éthique n'est pas seulement l'affaire des individus. Elle concerne la société dans son ensemble, comme l'atteste le développement de l'éthique sociale en Suisse. Des instituts spécialisés sont au service de la réflexion publique en la matière. L'Institut d'éthique
sociale de la Fédération des Eglises protestantes de la Suisse fête cette année ses 25 ans d'existence. Du côté catholique, la Commission nationale Justice et Paix apporte également une contribution précieuse.

Jugement
La morale juge les autres, en oubliant qui juge. La chance de l'éthique, c'est de pouvoir s'appliquer d'abord à soi-même les règles d'un jugement équitable.

Kierkegaard
A force de méditer sur ses noces manquées avec Régine Olsen, le philosophe danois a préféré au sérieux du mariage, figure-clef de l'éthique bourgeoise, et à toutes ses conséquences (élever des enfants, gagner sa vie), le tragique religieux d'Abraham prêt à
sacrifier son fils : suspension de l'éthique ! Aujourd'hui, bien des éthiciens s'amusent à flirter avec l'esthétique, plus indolore mais plus tonique. Question : et si nous passions tous par ces trois stades : le désir, la Loi, l'exception ?

Liberté
Parce qu'elle est difficile, la liberté n'est jamais une donnée. Elle devient un don, quand les humains lui reconnaissent le pouvoir de les grandir.

Loi
En éthique, ne se confond pas avec la loi des juristes et du droit. Toute loi positive renvoie pourtant à des éléments de droit suprapositif. Juristes et éthiciens peuvent-ils se passer d’une philosophie du droit pour s’entendre ?

Mort
Elle nous entoure. Elle nous attend. Tous. Elle n’est pourtant ni un passage, ni un nouveau soleil. Elle nous défie, et gare aux esprits crédules qui se laisseront conduire par certains gourous à la banaliser ou à l’idéaliser ! L’éthique comme la médecine perd
de sa crédibilité lorsqu’elle flirte avec l’illusoire maîtrise de la mort.

Naturel
Que répondre à ceux qui voudraient imposer à l’éthique un fondement naturel (les écologistes radicaux, les sociobiologistes, certains scientifiques, une certaine morale catholique, les fondamentalismes protestants) ? Et que dire à tous les autres, qui
récusent tout ancrage de l’éthique dans une sorte de nature ?
La sagesse pratique serait peut-être de reconnaître en l’être humain cette dose élémentaire de naturel par laquelle il ne s’avère ni un ange, ni une bête (Pascal). Et que le naturel peut donc pencher dans le sens de la vie, ou au contraire dans celui de la mort.

Offensés

Derrière toute question éthique se tient le cri d'un offensé. Car la justice n'est jamais autre chose que la réponse rationnelle au sentiment d'injustice qui fait de nous des sujets éthiques. D'où l'impossibilité d'une seule éthique, puisque nous sommes toujours aussi les bourreaux d’autrui. Dostoïevski nous dévoile cette vérité, quand il oppose le destin des humiliés et des offensés à la logique des grands inquisiteurs.

Peur
Et non le péché, trop théologique pour les âmes effarouchées de la postmodernité; et non le pardon, galvaudé par nous autres chrétiens, oublieux du sérieux éthique des juifs. Mais la peur, source de toutes les morales écrasantes, des retours de manivelles
totalitaires, des intégrismes inhumains, des fondamentalismes sans corps ni désir.

Qualité de vie
Cette notion a relayé, en éthique médicale, l’opposition absolue de la vie et de la mort. Mais il faudra prendre garde désormais de ne pas mesurer la qualité de vie au coût économique et à la quantité des lits disponibles. Car le système excelle à quantifier la qualité.

Responsable
Mais pas coupable. La réponse de Georgina Dufoix, interrogée à propos de son rôle de ministre dans l’affaire du sang contaminé, était maladroite. Mais qu’est-ce qui nous oblige à identifier la responsabilité morale avec la culpabilité pénale, et nous empêche
de reconnaître, au coeur de notre responsabilité, la possibilité que nous soyons moralement coupables ?

Scrabble
Pouquoi pas : sollicitude, souci de soi, souci de l’autre, solidarité, suicide ? Je préfère scrabble : détente de l’éthicien, jeu possible à l’infini. A vos lettres !

Tout est éthique
A voir ! La beauté, le religieux, l’affectif, le politique même ne se laissent pas réduire à l’éthique. Il demeure que ces réalités doivent passer par l’épreuve du jugement éthique, à un moment ou à un autre.

Universaux
Le relativisme ambiant, longtemps conforté par les sciences sociales, n’osait même plus poser le problème de l’universel dans le particulier. Heureusement, l’anthropologie culturelle et l’histoire des moeurs y reviennent. Les droits de l’être humain sont-ils pensables autrement, à moins de les rabaisser à un simple gadget occidental ?

Valeurs
Tout le monde semble penser que l’éthique se résume aux valeurs essentielles communes à une société. C’est loin d’être bête. Mais dressez en famille ou sur votre lieu de travail la liste de ces valeurs, et vous voici en train de faire de l’éthique, au sens d’une discipline réflexive et critique.
La famille ou le travail ne sont pas à mes yeux des valeurs, mais des lieux décisifs où se vérifient à quelles valeurs nous tenons le plus : la liberté, ou la justice ? L’égalité absolue, ou l’équité ? L’utilité marchande, ou la simple beauté de vivre ? Toute société démocratique vit de sa capacité à réguler de telles valeurs de base.

Vie
Valeur-refuge de l’éthique nouvelle ? Certains le croient, qui mélangent allègrement alors l’humain, l’animal et le cosmique. Mais si la vie, dans sa finitude et sa mortalité constitutives, se mesurait d’abord à une qualité de relation et à une vérité de rencontre ?

Violence
Contre les non-violents puritains, qui ne reconnaîtront jamais à l’Etat «le monopole de la violence physique légitime» (Max Weber), et contre le cynisme des violents, il faut oser choisir la vertu de douceur, antidote à nos propres violences intérieures, et capable peut-être de huiler les rouages technocratiques de nos institutions.

Wittgenstein
«Tout ce à quoi je tendais - et, je crois, ce à quoi tendent tous les hommes qui ont une fois essayé d’écrire ou de parler sur l’éthique ou la religion - c’était d’affronter les bornes du langage. C’est parfaitement, absolument, sans espoir de donner ainsi du front
contre les murs de notre cage. Dans la mesure où l’éthique naît du désir de dire quelque chose de la signification ultime de la vie, du bien absolu, de ce qui a une valeur absolue, l’éthique ne peut pas être science. Ce qu’elle dit n’ajoute rien à notre savoir, en aucun
sens. Mais elle nous documente sur une tendance qui existe dans l’esprit de l’homme, tendance que je ne puis que respecter profondément, quant à moi, et que je ne saurais sur ma vie tourner en dérision».
Ludwig Wittgenstein, «Conférence sur l’éthique» (1930)

Xénotransplantation
Transplantation sur l’être humain d’organes prélevés sur des animaux. Le jour où une telle technique serait au point pour tous les organes, cesserait-on d’en appeler à la générosité du don ?
Ou bien l’interface de l’homme et de l’animal, poussé à la démesure, ne serait-il qu’un leurre imaginaire destiné à nous voiler le caractère spécifiquement humain de la liberté morale ?

Yougoslavie
Preuve vivante, comme le Rwanda ou l’affaire Dutroux, que ni Dieu, ni l’éthique n’habitent naturellement l’histoire des hommes. «Après Auschwitz, disait Adorno, on ne peut plus écrire de poème». Mais le courage de vivre après cela, telle sera l’éthique capable de nous entraîner.

Zigue
«Et avec ça, pourtant, un bon zigue» (Maupassant). Un bon zigue, comme un drôle de zigue d'ailleurs, est toujours meilleur, au fond, que les mauvaises actions qu'on lui connaît. C'est la raison sans doute pour laquelle Jésus, dans les Evangiles, préfère les
mauvais zigues conscients de l'être (Luc 18, 9-14).$

article paru dans le Nouveau Quotidien, 15 novembre 1996

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 18:30

aout-2012-3155.JPGChers ami(e)s du Rdpl

 La liberté qu’on mérite c’est aussi le respect des règlements d’ordre intérieur que l’on se donne, et qu’on s’engage volontairement à honorer au nom des valeurs dans lesquelles on s’est reconnu.

 

Beaucoup parmi vous m’ont écrit pour me demander pourquoi je n’ai pas réagi sur certaines attaques me concernant sur le net. Voici ma position personnelle sur ces attaques. C’est aussi la position qu’adoptait le rdpl lors de sa 9ème convention nationale de ses cadres (voir la résolution R-12-09).

 

Comme dans le célèbre enseignement de Socrate, « Connais-toi toi-même », je pense qu’en tant qu’individu, nous sommes d’abord et surtout essentiellement concernés par nous-mêmes, avant tout. Chacun de nous, en tant qu’individu vivant en société, a été dès sa prime enfance attentif à son environnement immédiat et à ses conditions de vie dans la société. Ces conditions de vie nous marquent parfois irréversiblement. Elles nous permettent aussi de faire parfois le bien ou le mal ; de venir par exemple en aide à autrui autour de nous. En tant qu’animal social, nous sommes redevables à la société, à notre société qui nous a toujours tant donné. Notre individualité et notre comportement doivent être orienter à s’identifier avant tout aux objectifs de satisfaction des besoins de notre société. Plus nous prenons conscience de cette dimension individuelle de notre engagement —qui doit nécessairement dépasser le stade individu—, plus notre conscience apparaîtra comme instrument efficace et base nécessaire à la réalisation des objectifs plus larges qui est la conscience sociale que nous visons.

 

Nous avons donc beaucoup mieux à faire ailleurs que de nous laisser nous divertir et ou nous perdre en conjecture sur le chemin de ceux qui, eux, ont perdu leur conscience et ne cherchent même pas à la retrouver. Au moment où nous nous sommes engagés à nous rendre utiles à notre société, notre comportement doit être centré sur nous-mêmes, sur l’objectif recherché : la conscience sociale. C’est sur cela que nous devons nous concentrer. C’est ce que  nous avons de mieux à faire : nous concentrer et orienter notre attentionnalité sur l’essentiel et la faire évoluer de l’émotion individuelle vers la raison collective. Cela est déjà assez pour occuper tout notre temps. Voilà pourquoi le rdpl ne répond pas et ne répondra pas aux attaques des commentaires sur le Net.

 

Michelot Yogogombaye

Rdpl, Mieux vivre ensemble

Un engagement pour le Tchad.

 

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 02:25

 Copia-di-DSC_0023.JPGMes chers compatriotes,

Voici un mois durant, nos sœurs et frères, de l’intérieur comme de l’extérieur de notre pays de confession musulmane, se sont associés à la communauté de trois milliards de musulmanes et musulmans du monde pour observer le jeûne du mois saint du ramadan.

 

A en croire les informations qui me sont parvenues, l'Aïd El Fitr, qui marque la fin du ramadan, est annoncé pour ce samedi 18 août 2012.  Qu’il me soit donc permis, au nom de ma foi chrétienne, au nom de mon pays le Tchad, au nom de ma famille et en mon nom personnel, de souhaiter à vous tous, frères et sœurs de confession musulmane une bonne fête du ramadan, à vous et vos proches.

 

Ce jour de l'Aïd El Fitr est un jour où les dépits sont oubliés et l’amitié est à son apogée.

Les membres des familles sont les premiers à se souhaiter bonne fête. Ensuite, des visites réciproques se feront chez les proches, les voisins et autres amis. Les petits embrasseront les mains des grands. Je souhaite sincèrement du fond de mon cœur qu’il en soit ainsi pour vous tous, chers frères et sœurs musulmans du Tchad, y compris pour vous qui, par manque de moyens, ne pouviez festoyer comme il se doit.

 

L’islam du Tchad depuis le temps de Maï Oumé, de Doudmoura, de Mbangaourang, D’Idriss III Allah Oma Dam Sami et de bien d’autres précurseurs, cet islam là, notre islam, est islam princier, de la noblesse morale ; c’est un islam rural, populaire et donc pacifique et pacificateur. C’est un islam humain, de paix et d’amour qui avait fait la fierté de ses précurseurs depuis maintenant plus de dix siècles.

 

Fiers et forts de cette histoire riche qui est la leur, les tchadiennes et les tchadiens dans leur vaste majorité ont fait, à leur conférence nationale de 1993, le choix d’un Etat et d’une République laïcs. Ils savent en cette occasion, en leur âme et conscience, que la laïcité Républicaine de notre Etat est le rocher, le ciment, la sève et le collet de notre unité nationale. Nous avons tous le devoir supérieur de la nation de la garder et l’entretenir comme la prunelle de nos yeux. La remettre en cause c’est faire le choix de la brisure de notre jarre en cinq morceaux.

 

Je suis convaincu d’une chose : une parole commune entre musulmans et chrétiens existe. C’est celle-ci: Notre Dieu est unique. Et ce Dieu est pour nous tout Amour et toute miséricorde. Nous devons l'aimer ainsi que notre prochain que nous soyons chrétiens ou musulmans.

A vous jeunes musulmans et chrétiens du Tchad,

 

Je m’adresse à vous tous collectivement et individuellement, en cette occasion des fêtes bénie de Dieu: vous êtes le sel du Tchad. Si le sel devient fade, en quoi servira-t-il  alors? Ne vous laissez pas aller au désespoir. Jamais ! Je vous invite, au contraire, vous, la sève de notre pays,  vous jeunes musulmans et chrétiens, à devenir témoins et acteurs d'une nouvelle espérance et d'une paix possibles dans notre pays, en Afrique et ailleurs dans notre monde. Souvenez-vous que Toumaï a propagé la vie et non la terreur à travers le monde, dans les cinq continents. Soyez ses imitateurs. Soyez fiers de lui.

 

Vous chères mères, épouses, sœurs, tantes et filles,

Vous êtes des « Maguira », piliers de la nation tchadienne. Sans vous, le Tchad ne fera pas un bon en avant. Soyez fières d’avoir donné la vie. Soyez fières de votre contribution à l’édification de notre case commune. Je forme pour vous tous mes vœux de bonheur en cette occasion de fêtes. Que Allah vous bénisse.

 

Enfin je forme le vœu aussi et surtout que, chrétiens et musulmans du Tchad, tous ensemble, dans un dialogue respectueux et cordial, nous puissions œuvrer à la construction d'une société tchadienne plus juste et plus fraternelle pour la laisser en héritage à nos enfants.


Que Dieu, qui est la source de tout pouvoir, de toute justice, de toute paix et de tout amour fasse grandir les liens de l'amitié et de la fraternité entre nous, tchadiennes et tchadiens de tous horizons, et que sa bénédiction repose sur chacun de nous, sur nos familles respectives et sur le Tchad, notre chère patrie.

 

Bonnes fêtes !

 

Michelot Yogogombaye.

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Young-black« Nous voulons être délivrés. Celui qui donne un coup de pioche veut connaitre un sens à son coup de pioche. Et le coup de pioche du bagnard, qui humilie le bagnard, n’est point le même que le coup de pioche du prospecteur, qui grandit le prospecteur. Le bagne ne réside point là où les coups de pioche sont donnés… » ANTOINE de Saint-Exupéry, in TERRE DES HOMMES.

 

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