En Afrique, le nom de la France est souvent cité et associé à des tragédies, des drames et autres situations politiques immorales dont souffrent les peuples subsahariens et que nul ne peut douter de la responsabilité de Paris à divers niveaux.
En effet, la polémique entre la France et le Rwanda, reprend après que les autorités de Kigali, à travers une commission d’enquête neutre, légitime et impartiale, aient rendu publique un rapport accablant qui incrimine et accuse directement à très haut niveau des autorités françaises.
On n’ y trouve des noms de personnalités telles que : François Mitterrand, Alain Juppé, Dominique Devillepin et autres impliquées pour leur part dans les événements tragiques qui ont ensanglanté le Rwanda, causant de nombreuses victimes de part et d’autre des ethnies Houtous et Tutsi.
Du coup, Paris nie la légitimité de cette commission et la juge impartiale.
En cherchant à tout prix à délégitimer, l’excellent travail entrepris et accompli par les soins des juridictions rwandaises compétentes en la matière, la France souhaiterait évacuer sa responsabilité dans cette polémique à rebondissements multiples qui cristallise les relations franco-Rwandaises.
S’il faut replacer la polémique opposant Paris et Kigali dans le contexte des événements du 2 et 3 février dernier de Ndjaména, le Tchad nous intéresserait et l’opinion publique nationale et internationale pourrait trouver alors une situation similaire qui risque d’éclabousser à nouveau les autorités françaises.
Elles sont tenues responsables pour leur flexibilité dans les enlèvements, la disparition d’opposants au régime d’Idriss Deby et autres violations des droits humains qui ont eu lieu et permis aux services des renseignements et à la garde présidentielle d’user de leurs pouvoirs de façon disproportionnée pour réprimer les populations civiles en commettant des pires exactions.
Nous avons joins dans la matinée dans une capitale africaine, un opposant Tchadien, analyste politique, il n’hésite pas de dire que : « à l’allure où la polémique s’emballe et oppose Paris et Kigali, nous tirons la leçon selon laquelle, les autorités françaises vont également évacuer leurs responsabilités sur les événements de Ndjaména, dont elles sont pourtant bien informées sur ce qui devra arriver aux opposants. »
Pour les Tchadiens, le débat entre Paris et Kigali, peut être un cas d’école où ils doivent se préparer pour voir la réaction des autorités françaises.
Pourquoi, la France est-elle au cœur des débats les plus controversés en Afrique ?
Par Makaila Nguebla