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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 13:15

Les manifestations marquant le cinquantenaire du décès du nationaliste Um Nyobé ont démarré à Douala placées  sous la houlette de la Fondation panafricaine et  présidée par le combattant MbouaMassok. Hier 13 septembre 2008, le compteur historique du Cameroun a marqué d’un demi siècle que Ruben Um Nyobé a été assassiné par les forces néo-coloniales. Des Camerounais ont choisi la célébration du cinquantenaire de l’assassinat du leader politique Ruben Um Nyobé, pour dénoncer "le génocide français au Cameroun "

"Le moment est venu pour que la France reconnaisse son génocide au Cameroun, et qu’elle répare le lourd tribut qu’elle a causé aux Camerounais", a déclaré le combattant MbouaMassok à plusieurs confrères de Douala lors d’une conférence de presse.

Les militants et sympathisants de l’UPC ont accusé dans plusieurs de leurs discours le rôle de la France  dans les « massacres de populations camerounaise ». Ils pensent également  que  "ce serait une erreur d’oublier le génocide français au Cameroun, car si l’on parle du génocide rwandais avec une forte implication de la France, la situation est identique au Cameroun, sinon plus".

Né en 1913, le "Mpodol" Ruben Um Nyobe a fait ses études primaires dans les écoles locales des missionnaires presbytériens.
 
Il est renvoyé de cette école, l’année où il doit obtenir son diplôme de fin d’études, accusé d’être toujours prompt à prendre la tête des mouvements de revendication et de protestation. Il obtient néanmoins son diplôme de fin d’études, en temps que candidat libre.
 
Um Nyobé a enseigné  pendant quelques années dans les écoles presbytériennes. En 1935, il est admis au concours des commis des services civils et financiers. Il poursuit ses études en travaillant et obtient par correspondance sa première partie du baccalauréat en 1939. Il est affecté au greffe du tribunal d’Edéa. Dans l’exercice de son métier, il se passionne pour le droit. Ce faisant, il découvre l’injustice à laquelle sont soumis les camerounais, à travers le système de l’indigénat. En effet, la loi distingue les indigènes (camerounais) considérés comme des sujets, des français considérés comme des citoyens. La loi ne laisse aucune possibilité d’expression pour la lutte politique ou pour la défense des droits des travailleurs aux indigènes.
 

C’est le principe d’indépendance et de réunification du Cameroun soutenu par l’Union des Populations du Cameroun et porté par son Secrétaire général qui dérange Paris.

Dès lors, UPC est considérée comme “personnes non grata ” sur la scène politique. Du maquis de Boumyebel au siège des Nations unies, Um NYOBE fait entendre les aspirations profondes du peuple camerounais.

Le 13 Septembre 1958, avant le retour des éclaireurs, Um Nyobé entend un bruit de pas et signale à son entourage la présence des militaires. Aussitôt, des coups de feu éclatent. Son compagnon Yem Mback est tué à bout portant ainsi que les deux femmes qui l’accompagnent. Um Nyobé est identifié par les indicateurs qui accompagnent la patrouille. Il est sans arme, il tient à la main un cartable qui contient ses documents et son agenda personnel.

Paul Abdoulaye, soldat d’origine Sara (Tchad) enrôlé par l’armée française, ouvre le feu sur lui. Il est atteint au dos et meurt. Le corps de Um Nyobé est enroulé dans un drap puis traîné jusqu’à Boumnyebel où il est exposé en public. Quelques jours après, le corps de Um Nyobé est accompagné dans sa dernière demeure par le pasteur Song Nlend.

Cinquante ans après sa mort l’ombre de UM NYOBE  et les autres martyrs planent sur les régimes issus de la complaisance de Paris. Sa mort "marque la fin d'un très grand moment historique au Cameroun: la défaite de l’une des utopies les plus radicales de l’Afrique moderne", expliquait Achille Mbembe en 2003.

Combien de victimes derrière cette réaction du pouvoir colonial  ?

Dans un témoignage non démenti, Max Bardet ("OK Cargo  ! ", Editions Grasset, 1988), ancien pilote d’hélicoptère français présent au Cameroun entre 1962 et 1964, avance comme bilan des bombardements au napalm effectués cette fois-ci en pays Bamiléké le chiffre de 300  000 à 400  000 morts.

Tous les Camerounais savent que pendant les années 1960 et 1970, on exposait sur les marchés de la région les têtes coupées des maquisards de l’UPC : La France à ce jour est accusée de génocide au Cameroun.

Ils nous traitent toujours ainsi partout !

Source: ANR

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