Aminata Traoré injustement accusée!

Aminata Traoré injustement accusée d’être insensible au sort du peuple Zimbabwéen.

Dans une réponse commune à Aminata Traore qui dénonçait très justement la diabolisation de Robert Mugabe par l’Occident, Messieurs Modou Matar DIA et Cheikh Kassé ont qualifié de honteux, dégoûtant et consternant le soutien de Aminata Traore à Mugabe.

Il est toujours plus facile de prendre parti pour le plus fort, tout au moins de critiquer le plus faible ; et dans l’attaque pluriséculaire de l’Occident sur l’Afrique où beaucoup ne croient point en une possible victoire de la Justice, se ranger du côté du plus fort est devenu pour certains un instinct de survie, voire d’investissement personnel.
Ce n’est pas ce reproche qui est fait aux auteurs de cette lettre concoctée contre Amina Traore et Robert Mugabe.

On a vu récemment beaucoup de soi-disant défenseurs des Zimbabwéens reprendre les mensonges selon lesquels Robert Mugabe a affirmé que le Zimbabwe lui appartenait, à lui et à lui tout seul.  
Or pour quiconque a osé poussé sa curiosité un tout petit peu plus loin, la phrase complète de Robert Mugabe était sans équivoque :   
" Le Zimbabwe est à moi, je suis un Zimbabwéen ; le Zimbabwe aux Zimbabwéens ; les seules personnes qui ont le pouvoir de renverser Robert Gabriel Mugabe, ce sont les Zimbabwéens ".

Robert Gabriel Mugabe,président du Zimbabwe

C’est dans ce contexte de diabolisation médiatique de Robert Mugabe qu’est venue la réponse des deux fustigateurs.

Cette réponse est ambiguë tant dans la forme que dans le fond.   
C’est une contorsion qui n’apporte aucune solution concrète pour les Zimbabwéens et dont la seule finalité, voulue ou non, consciente ou inconsciente, aboutit à un abandon du pouvoir par Robert Mugabe, au bénéfice de l’Occident.       
On a l’impression que ces auteurs reprochent à Mugabe d’avoir accepté des compromis avec l’ennemi lors des tractations pour l’indépendance et qu’ils concluent que Mugabe doit abandonner le pouvoir, à l’ennemi.

Qu’on ne s’y trompe pas ! Les ennemis l’ont bien compris.            
A tel point que la réponse des deux auteurs est publiée largement par les sites Internet qui qualifient d’extrémistes tous ceux qui refusent les accords de "compromission" et qui luttent pour une libération réelle de l’Afrique et des Africains.

Des questions méritent d’être posées à ces auteurs :

Ont-ils oublié que Robert Mugabe a signé l’accord de Lancaster à contre-cœur, le jugeant trop peu contraignant pour la puissance coloniale qui en faisait un "c’est ça ou c’est rien" ? Fallait-il continuer le bain de sang ou croire en la bonne foi coloniale encensée par les médias de l’époque ?

Ont-ils oublié comment FW Declerck a "préparé", pendant au moins 10 ans avec les pouvoirs occidentaux alliés, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud pour ne pas donner de pouvoir réel à la majorité noire dans les domaines "militaires et de la santé", financiers et économiques ?

Sont-ils pour ou contre toute négociation et compromis avec les puissances coloniales/néocoloniales ?

S’ils sont pour, peut-on oui ou non faire confiance à ces puissances, quelles garanties peut-on avoir sur leurs engagements, quelles sanctions APPLICABLES prévoir ?
Sont-ils favorables à l’existence de clauses dans les négociations de compensations aux pilleurs payées in fine par les Africains ?

S’ils sont contre, quelles solutions concrètes proposent-ils pour résister aux manigances et ingérences coloniales/néocoloniales ?

Sont-ils favorables à l’opposant de Mugabe, Morgan Tvangirai, soutenu très clairement par l’Occident ?

Sont-ils pour l’application des accords de Lancaster permettant le retour des terres volées ?

Toute l’Afrique doit s’unir contre les prédateurs, contre ceux-là mêmes qui transforment en Diable ceux qui essayent de sauver l’Afrique. Il faut arrêter d’accuser ceux que les vampires mordent et transforment, il faut accuser ceux qui font l’élevage de vampires pour se nourrir du sang des victimes (Bob Marley, Survival)

Gilbert Léonard