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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 02:23


ET SI LES CATHOLIQUES CHANGEAIENT DE PAPE ? 

(Par Jean-Jacques DIKONGUE)  Voila au moins un pape qui n’est pas adepte de la lobotomisation de la pensée à laquelle, tous les jours, nous sommes conviés par ceux qui, mieux que chaque individu, savent ce qui est bon et mauvais pour lui. Ceux qui un jour décrètent que le monde va bien et le lendemain décrètent qu’il va mal pour que tout le reste du bétail s’aligne. On peut le trouver sympathique ou pas et là n’est même pas la question, Benoit XVI, a le mérite au moins, de ne pas marcher dans cette pensée unique globalisante et ambiante. Il sait souvent nous sortir de cet emprisonnement de la pensée unique pour nous inviter à plus de réflexion, à nous libérer du carcan dans lequel nous invitent les censeurs bienpensants. En déclarant, que le problème du sida ne, je cite : « peut pas être réglé» par la «distribution de préservatifs» et qu’«au contraire, leur utilisation aggrave le problème », l’on nous fait croire que le pape a réussi à faire l’unanimité contre lui par ses propos. Mais qui donc est cette unanimité ? Qui décide donc de la stupidité des propos des uns et des autres selon que ceux-ci n’arrangent pas leur business ? Sommes-nous dans un regard africain des déclarations du pape ou dans le prisme occidental de l’analyse des propos du pape ? La levée de bouclier est venue de ceux et celles pour qui l’Afrique permet de sortir de l’ombre, des chantres du misérabilisme, pour qui s’enrichir sur le dos de l’Afrique est devenu un sport national et aussi un tremplin pour se voir décerner tel un titre d’expert, tel autre celui de spécialiste de l’Afrique. Nous posons calmement la question : Combien de cas de sida ont été résolus pas l’utilisation des préservatifs donc ? De combien a-t-il reculé ? Peut-on objectivement donner des chiffres ? NON ! Il n’est pas question de dire NON à l’utilisation du préservatif, mais d’insister sur le fait qu’une bonne éducation, une certaine prudence est toujours à mettre en évidence en lieu et place de l’encouragement de la sexualité débridée comme le laissent entendre les cris d’orfraie de ceux et celles qui voient le préservatif comme la panacée au grave problème pas seulement du sida, mais de la sexualité dévergondée, débridée qui sévit aujourd’hui partout ailleurs. Ceux qui s’insurgent contre ces propos, semblent ignorer l’ampleur de la sexualité débridée dans certains pays africains, ampleur qui prend sa source dans l’utilisation des préservatifs comme gage de garantie d’une sexualité sans danger. Des l’âge de 10 ans, on voit des jeunes filles se livrer aux rapports sexuels avec des touristes occidentaux armés de préservatifs et cela ne choque personne, car au moins c’est couvert. Les parents, en proie à une extrême pauvreté, cautionnent que leur progéniture soit la proie de quelques individus malintentionnés et deviennent des objets de satisfaction sexuelle avec en esprit au moins, le préservatif les protège. C’est cette réalité que les insurgés ne veulent pas voir en face. Les politiques occidentaux qui crient au scandale, par rapport à l’Afrique, ne sont-ils pas les mêmes avec la complicité des industries pharmaceutiques qui empêchent l’accès à la trithérapie gratuite en Afrique parce que cela ne rapporte pas assez d’argent ? Le regard critique porté sur les propos du pape venant de l’occident, n’obéit pas aux mêmes règles que celui des africains et ces derniers doivent en être conscients. D’un côté il s’agit d’une équation financière pure et dure et se résume à la question : combien cela ne nous rapportera plus, si le produit n’est plus vendu ? Tout comme il s’agit de faire entrer dans les mœurs, que la pratique de l’homosexualité est aussi naturelle que les rapports entre un homme et une femme. Rappelons en passant que selon les mêmes experts, le taux de prévalence du sida chez les homosexuels est très fort. Il faut sortir de ce regard misérabiliste et de pitié que l’on jette sur l’Afrique. Car l’Afrique n’a pas besoin de la pitié ou des indignations teintées d’hypocrisie. Les propos du pape doivent être compris dans une équation différente et ne pas la poser dans le même référentiel que celui des occidentaux. Il est hors du propos ici de dire que le préservatif soit inutile, et dans le cas de l’Afrique, il est plus qu’encourageant. Mais cette nécessité est paradoxalement une invitation à des pratiques qui mettent en péril les sociétés. L’utilisation du préservatif a permis de mettre en place une forme d’exploitation de la misère en livrant de jeunes filles et garçons aux mains de prédateurs sexuels sans vergognes. Oui ! Il ne faut pas se voiler la face côté africain, le préservatif a aggravé les choses, on l’a instrumentalisé pour exploiter la misère helàs. L’utilisation du préservatif en Afrique a favorisé la prédation par le sexe des jeunes africaines et africains prenant à revers le but premier de celui-ci qui était de se protéger. Les propos du pape ne sont pas combattus pour les mêmes raisons, selon qu’il s’agisse de l’Afrique ou de l’occident. Les africains doivent cesser de se faire prendre en otage par les indignations à géométrie variable de certains occidentaux. Oui ! Le problème du sida ne sera pas réglé par le préservatif, mais par l’accès aux soins à tous. Une fois cet accès garantie, le préservatif jouera son rôle premier.
Jean-Jacques DIKONGUE
Redacteur/Correspondant Camerounlink à Paris 
http://www.camerounlink.net
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