Serena, la digne héritière - Nouvelobs

Déjà sacrée à Melbourne l'hiver dernier, Serena Williams a remporté samedi son deuxième tournoi majeur de l'année, le 11e de sa carrière, en dominant sa soeur Venus en finale du tournoi de Wimbledon (7-6, 6-2). Une victoire qui confirme l'ascendant pris par la cadette sur son aînée dans les grands rendez-vous et ce, même si l'on attendait davantage Venus, double tenante du titre et cinq fois lauréate du Grand Chelem londonien par le passé.

Serena Williams succède à sa soeur

Venus au palmarès du All England Club.

Victorieuse à cinq reprises à Wimbledon, Venus Williams avait bien l'intention d'égaler sa référence Billie Jean King et les illustres Suzanne Lenglen et Blanche Bingley au palmarès du All England Club, en s'adjugeant samedi le majeur londonien pour la sixième fois de sa carrière. Tout, dans cette quinzaine, laissait à penser que l'aînée des soeurs Williams pouvait parvenir à ses fins. A commencer par son parcours, quasiment parfait, alors que l'intéressée n'avait pas cédé plus de quatre jeux par match à ses adversaires à partir du troisième tour.

La n°1 mondiale Dinara Safina elle-même pouvait en attester. Elle qui, balayée 6-1, 6-0 en demi-finale, avait compté parmi les prestigieuses faire-valoir de sa deuxième dauphine à la WTA. Seulement pour parachever son oeuvre, Venus devait en passer par un dernier obstacle nommé Serena. Un écueil qu'elle ne connaît que trop bien, et qui lui a encore été fatal ce samedi. Si le bilan des confrontations entre les deux joueuses affichait un parfait équilibre avant ce Wimbledon 2009 (10-10), sa cadette, six fois sacrée en majeur aux dépens de sa soeur, a en effet pris l'habitude de s'imposer dans les chocs à gros enjeux. Si ce n'est à l'US Open 2001 et ici même l'an passé.

Un tie-break à sens unique

Pour leur 21e confrontation sur le circuit professionnel - la huitième, donc, en finale d'un tournoi du Grand Chelem - les deux soeurs se rendaient d'abord coup pour coup, agressives sur leurs mises en jeu malgré une première balle fiable à hauteur d'à peine 60%. A un jeu blanc conclu sur le premier service de Serena, Venus répondait par un autre jeu blanc, et les deux joueuses s'échangeaient ainsi les politesses, souvent très fort, souvent du fond de court, jusqu'à ce retrouver dos à dos et contraintes au tie-break.

A peine entamé, ce jeu décisif virait à la démonstration de Serena, et constituait au final le tournant du match. Symbole de la supériorité de la n°2 mondiale dans le jeu: le sixième point qu'elle assénait à son aînée pour s'offrir quatre balles de set (6-2). Une gifle de coup droit qui laissait Venus un genou à terre... et le moral en berne. Deux échanges plus tard, Serena empochait la première manche (7-6(3)), et enchaînait sur un jeu blanc à l'amorce du second set. Un acte dans lequel Venus ne parvenait pas à rester au contact plus de quatre jeux (2-2).
A 3-2 en sa faveur, la cadette des "sisters" portait en effet le coup de grâce, en breakant sa soeur, puis en confirmant d'un nouveau jeu blanc - son quatrième de la partie (5-2).

Courageuse, Venus retardait l'échéance autant que possible, et s'avouait finalement vaincue sur la quatrième balle de match concédée à Serena (6-2). "Elle a trouvé une réponse à tout ce que j'ai tenté aujourd'hui", concluait l'aînée des Williams lors de la cérémonie protocolaire, le sourire aux lèvres malgré tout, tandis que sa soeur se contentait de lui rendre hommage. Avant, sans doute, de savourer en famille ce onzième triomphe en Grand Chelem, le 18e de la fratrie Williams sur les 40 derniers Majeurs joués. Malgré sa demi-finale chaotique face à Elena Dementieva, malgré ses accès de nervosité et un tennis pas toujours très académique, Serena Williams, victorieuse de trois des quatre derniers tournois du Grand Chelem, s'impose plus que jamais comme la joueuse la plus complète du circuit. Dinara Safina restera pourtant n°1 mondiale lundi...