Les forces spéciales américaines interviennent au sol dans le Sud contre les groupes djihadistes dont la présence inquiète la France.
«Depuis la fin de l’année dernière, des unités Delta, déguisées en nomades, encadrent des membres des forces spéciales libyennes dans leur chasse contre al-Qaida dans le sud du pays», affirme au Figaro une source militaire française.
«Les États-Unis estiment que la menace de désintégration du Sud libyen est telle qu’ils ne peuvent plus se contenter d’un simple traitement aérien de cette menace.» Ces équipes mixtes sont appuyées par des drones et d’autres moyens de reconnaissance aériens, qui repèrent des convois jugés suspects. «Ensuite, à bord de leur 4×4, les commandos se rapprochent de la cible, et la plupart du temps, les Américains laissent les Libyens traiter l’objectif», précise la source.
Le premier ministre Ali Zeidan et son ministre de la Défense ont donné leur feu vert à ces opérations conjointes de lutte antiterroriste. Après la chute du colonel Kadhafi en 2011, les États-Unis ont repéré certains éléments qu’ils ont ensuite formés puis équipés en matériel avant d’intégrer les meilleurs d’entre eux dans leurs unités, comme le Pentagone le fit en Irak, après le renversement de Saddam Hussein en 2003. Autre signe que les États-Unis sont décidés à agir, le Pentagone vient de récupérer dans le sud de la Tunisie une ancienne base désaffectée qui doit être rénovée pour intervenir sur le théâtre libyen, affirme une source diplomatique à Tunis.
«Nouveau centre terroriste»
James Clapper, le directeur du renseignement américain (DNI), dresse un tableau particulièrement sombre de la situation. La porosité des frontières et les «quantités massives d’armes en circulation déstabilisent davantage le pays, le Maghreb et la région sahélienne» juge James Clapper dans une récente audition devant le Sénat américain.