France: le PS peut gagner l'élection présidentielle de 2012!?

OPINION. Tout le monde est convaincu de la responsabilité qui est la nôtre et de l'attente des Français à notre égard. Par Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris. 

LA ROCHELLE. Consciente des échecs électoraux qu'a connu le PS, Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris, explique comment le parti peut gagner l'élection présidentielle et sortir le pays de la crise.
Sélectionné et édité par Melissa Bounoua

L'université d'été est toujours un moment très fort, cela fait quinze ans que je viens à La Rochelle. Cela permet aux socialistes de retrouver confiance en discutant ensemble des sujets de fond.

Je vais participer à une table ronde sur le travail, mais il y a de nombreux ateliers sur la crise, sur l'Europe, etc. Nous devons, à l'issue de ces trois jours, avoir plus d'idées et une envie encore plus forte de porter nos propositions auprès des Français.

Cette année est particulière, nous sommes à la veille de la grande primaire citoyenne mais aussi d'une élection présidentielle, cette université doit être le rassemblement des militants, mais aussi des sympathisants et des volontaires. Ces primaires nous donnent de la force. Les candidats sont tous présents, la candidate que je soutiens aussi.

Chacun est venu avec ses propositions, et apporte la petite touche de caractère qui peut le différencier. J'espère que les propositions et le sérieux de notre parti prendra le pas sur le buzz politique et les petites phrases au cours de cette université d'été.

Des solutions à inventer

Les militants sont contents de se retrouver. Le parti socialiste a connu des périodes difficiles : le congrès de Reims, des échecs cuisants aux européennes. Les militants socialistes sont fiers de voir qu'ils sont à l'origine de beaucoup de débats et qu'ils sont là pour opposer des idées à la vision de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement qui a renoncé devant les marchés et la finance internationale. La droite veut casser le système de protection sociale et de cohésion sociale. 

Le Parti socialiste peut gagner l'élection présidentielle grâce au sérieux de ses propositions. Une présidentielle se prépare, le parti doit être là parce que l'organisation démocratique qu'il porte est un moteur indispensable pour gagner une telle élection. Il y a déjà eu beaucoup d'échanges avec les chercheurs, les associations. Nous devons aussi faire appel à nos partenaires européens.

Les solutions ne pourront pas s'inventer simplement dans un pays. Il faut que nous nous inscrivions dans l'Europe et dans la mondialisation.

Tout le monde est convaincu de la responsabilité qui est la nôtre et de l'attente des Français qu'il y a à notre égard. Nous devons nous respecter les uns les autres entre socialistes. J'espère qu'il y aura beaucoup de Français qui, intéressés par ce que nous faisons, viendront voter et s'intéresseront à nos propositions et nos candidats.

Sortie de crise

En France, la victoire de la gauche n'a pas pu se réaliser que lorsqu'il y avait effectivement un projet. Tout ce qui se passe pendant ces primaires sont les prémisses de ce qui deviendra un grand mouvement de gauche, des progressistes, des humanistes, qui ne supportent plus ce qui se passe dans notre pays et qui ont envie d'un autre modèle.

Les Français n'ont pas eu à subir des conséquences négatives lorsqu'ils ont fait confiance à des gouvernements socialistes. Dans nos collectivités, lorsque nous gérons nos villes, nos départements, nos régions, nous le faisons sérieusement, nous sommes des gestionnaires rigoureux car nous avons le sens et l'intérêt de la dépense publique et nous ne voulons pas que notre patrimoine collectif soit dilapidé.

Les Français ne pensent pas que la gauche serait disqualifiée sur les questions de gestion. 

 Martine Aubry à l'université d'été de La Rochelle le 26 août 2011 - Crédit : P. KOVARIK / AFP

Martine Aubry, lorsqu'elle était première secrétaire du Parti socialiste, a porté une proposition qui permettra de sortir de cette crise. Il s'agit de 50 milliards d'euros de niches fiscales qui sont contre-productives sur le plan économique et social afin de les réinjecter de façon productive, d'une part pour résorber la dette et ne pas endetter les générations à venir, et d'autre part, pour le remettre dans nos secteurs prioritaires : l'éducation, la sécurité, la santé.

Le gouvernement continue à être irresponsable alors que la Cour des comptes et le FMI ont expliqué que deux tiers de la dette française était liée à la politique fiscale de Nicolas Sarkozy. Les mesures proposées sont des mesures en trompe l'œil qui ne servent pas les classes moyennes notamment. 

J'ai eu la chance de travailler avec Martine Aubry, j'ai été conseillère technique lorsqu'elle était ministre de l'Emploi, j'ai découvert une femme d'une exigence immense. C'est vraiment quelqu'un qui travaille énormément et va au fond des choses. Certains ont trouvé qu'elle était un peu loin des médias pendant un temps, mais elle travaille avant d'évoquer ses propositions.

Et puis c'est une femme, avec son sérieux, son expérience, ses compétences, ce serait une très bonne chose pour la France.

 

 source: nouvelobs.com