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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 22:12

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Le MOSANAT est un mouvement ouvert à tous les tchadiens. De ses premières gestations en 1980, oui je dis bien 1980, dans les camps de réfugies au Cameroun et dans le milieu de la diaspora tchadienne en Europe qui ne se reconnaissaient plus dans les mouvements issus du FROLINAT, beaucoup de jeunes et moins jeunes cadres de tout horizon y avaient apportés leur contribution.

L'idée même de mise sur pied d'une véritable organisation politique est intervenue en décembre 1980 à la fuite d'Hisseine Habré de Ndjaména. Passé les première réunions enflammées avec lecture des lettres et contributions venues de la diaspora, l'antagonisme des uns, la guerre des égos et le fatalisme va conduire vers la mi 1981, lorsque le CCFAN se reconstituait à Koulbous (Soudan) à la première fracture au sein du mouvement.
Un premier groupe, dont je tairais le nom des animateurs, voulait que l'ensemble du mouvement rejoigne le CCFAN qui selon ces derniers, était le seul mouvement qui correspondait aux idéaux qu'ils défendent.

Le deuxième groupe animé par feu Saleh Ngaba dont Djibrine Assali faisait partie ne l'entendait pas de cette oreille. Ce groupe composé de journalistes, d'administrateurs civils, de syndicalistes voulait rester autonome et rassembleur en quelque sorte une troisième voie. L'originalité de ce groupe faisait qu'il avait reçu plus d'adhésion que l'imaginait le groupe des nervis du CCFAN. Il ne faut pas penser toutefois que leur refus d'y adhérer au CCFAN s'explique par des questions idéologiques .


La question est : pourquoi alors ne se sont ils pas entendus avec Goukouni ou Acyl Ahmad ? La réponse se trouve dans les travaux de la conférence des cadres de 1981. Ces jeunes cadres très engagés politiquement et formés à la théorie révolutionnaire ne pensaient pas un seul instant que les débats seraient aux antipodes de toute réalité politique ou dogmatique.

A partir de là, plusieurs d'entre eux ont rejoins le CCFAN à Koulbouss avec la ferme intention de reprendre la lutte pour leurs idéaux à plus tard et d'autres se sont laissés convaincre vers début 1982 d'intégrer la structure du GUNT.
A partir de cette époque, le MOSANAT où l'idée qui germait dans ce sens est resté en sommeil jusqu'au décès d'Idriss Miskine qui était à certain égard proche de leur aspiration et représentait pour eux, le garde fou, face à une eventuelle dérive stalinienne d'Hisseine Habré.
A la mort "naturelle" de Idriss Miskine, beaucoup de ces penseurs commencent à s'interroger sur ce qui adviendra par la suite. La reponse de Hisseine Habré est simple; la création de l'UNIR. Un mouvement et non un parti, la nuance est de taille.
Conçu et structuré sur le modèle du parti communiste chinois à la sauce mobutienne (Mobutu), l'UNIR, pour Hisseine Habré, était la réponse à toute agitation politique ou expression démocratique. A partir de cet instant, toute les dernières illusions de ce qui ont rejoins le CCFAN se sont envolées et les réunions clandestines reprennent leurs cours à Ndjaména et en périphérie. Il y va aussi de la reprise de contact avec ceux qui sont toujours en exils ou même revenus à Ndjaména tel le Dr Gali Ngotté Ngatta sont renouées et toujours l'animateur était l'infatigable Feu Saleh Ngaba.
Qui dit alors, réunions clandestines, dit aussi interpellation, élimination physique. Pour rappel, le slogan de l'époque était "réunion clandestine, grève est synonyme d'un coup d'état ...manqué " allez y donc comprendre ce qu'adviendra ceux qui sont reconnus coupables de tels actes ! Voilà ce qu'avait été le MOSANAT jusqu'en 1987.

En 1987, Hisseine Habré ayant appris l'ampleur de la sédition et la montée en puissance du MOSANAT, machiavélique, il personnalise ou pire il tribalise la question en organisant une répression sans précédant contre la communauté hadjaraye qu'il indique comme être le MOSANAT et justifie la répression par son souci de maintenir " l'unité nationale" contre les tribalistes, les sectaristes et autres agents de l'étranger qui veulent déstabiliser le pays qu'il a difficilement réuni .

A cette époque de rengaine nationaliste face au péril d'une libyanisation du Tchad, tout était permis pour Hissein Habré sans qu'aucuns tchadiens ne trouvent matière à critiquer pire une bonne partie collaboraient comme délateur.        A voir la liste (incomplète) des indicateurs de la DDS (police politique) en proportionnellement à la population tchadienne de l'époque, environ 5 millions alors, on comprendra comment le régime Hisseine Habré avait réussi à broyer des milliers de tchadiens.

J'en reviens au sujet de l'heure, je ne comprend pas l'attitude de ce Mocktar Nantcho qui certes avait été un cadre du MOSANAT dans sa phase militaire en 1988 en Libye et au Soudan, mais cela ne lui confère aucun droit sur un autre fut -il un nouveau adhérant au MOSANAT ce qui n'est pas le cas de Djibrine Assali qui est un des rares survivants de ce qui ont fait germer en 1981 l'idée de ce mouvement.

Al Hadj Wal Dar
Ndjaména - Tchad
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